MOI - ICH

Bienvenue dans mon nouveau chez moi !

Il m'aura fallu le temps de me décider, le temps de retrouver l'envie (un peu aussi...) d'écrire, de raconter, le temps de prendre le temps...

Voilà donc ce blog que j'aurais du commencer il y a presque deux ans alors que je quittais la France pour m'installer en Allemagne.

* * *

Ce n'est donc pas...

... un blog politique, mon avis, ce que je pense, ce que je crois, mon opinion.

Mais c'est...

...ce que je vois, ce qu'on me demande, ce qui me pose problème, ce dont je me souviens.

Donc,

les aimables visiteurs peuvent attaquer les faits mais pas la personne, les idées mais pas l'homme, les fautes d'orthographes mais pas mon clavier....

* * * * *

 * * *

*

  • Pourquoi le Président « le hongrois » a horreur des étrangers ?

    Pourquoi le Président « le hongrois » a horreur des étrangers ?

    Nicolas Sarkozy, président de la république d'origine hongroise, souhaite déchoir de la nationalité française certains criminels. Son ministre de l'intérieur, d'origine française aimerait qu'on aille plus loin. Les aboiements répondent aux aboiements... Le problème est qu'en droit, s'il est possible de déchoir de la nationalité française un naturalisé ou un devenu français par le mariage, il ne peut en être question pour un français né français, sauf s'il possède une double nationalité.

    Dans ce cas, perdre la nationalité française, c'est devenir apatride...

    La France a signé la Convention de New-York sous l'égide des Nations-Unies en 1961 qui stipule que le droit à la nationalité est un droit de l'homme.

    Donc, les gesticulations de la droite tombent à l'eau puisque les mesures prises ne pourraient concerner que les naturalisés et les devenus français par mariage ou adoption.

    Quand il parle de "français d'origine étrangère", à qui Sarkozy fait-il donc allusion?

    Une anecdote aurait pu nous mettre la puce à l'oreille. Cela se passe aux Etats-Unis du temps de Georges Bush. Sarkozy est venu en visite officielle avec certains de ses ministres les plus emblématiques de la diversité: Christine Lagarde, Rachida Dati et Rama Yade. La SarkoFrance Black, blanc, beur.

    Puis, il se lance dans un discours sur les bienfaits des apports étrangers et vante la réussite exemplaire de certains naturalisés aux Etats-Unis.

    Il cite alors:

    -Madeleine Albright (tchèque naturalisée américaine et devenue ministre des affaires étrangères sous Bill Clinton),

    -Colin Powell (jamaïcain naturalisé américain et devenu général puis ministre de la défense de Georges Bush), et Condoleeza Rice, la ministre des affaires étrangères de Georges Bush.

    Sauf que Condoleeza Rice n'a jamais été naturalisée. C'est une américaine issue d'une vieille famille de descendants d'esclaves arrivés aux USA au 18ème siècle! Les journalistes américains se sont bien amusés de cette gaffe !

    Résumons

    Si tu es un basané au milieu des blancs, c'est que tu es un naturalisé. Si tu as réussi ta vie, c'est que tu as tout fait pour te faire accepter. Tu t'es couché donc les blancs t'aiment bien.

    Ou plus subtilement:

    Un basané ne peut pas avoir la même représentation, la même idée de la France, qu'un blanc sauf s'il renonce à tout ce qui a fait son identité d'origine. Sinon c'est un délinquant potentiel... Oui surtout, s'il est pauvre et basané...

    Telle est la logique interne de nos gouvernants.

    Légiférer plus pour punir plus

    A l'UMP, l'ambitieux Eric Ciotti, d'origine italienne, se verrait bien ministre de la terreur à la place du ministre de l'intérieur. Il veut tout simplement déchoir de la nationa sanctionner les parents d'enfants délinquants qui continuent à faire des bêtises malgré une condamnation.

    Vous le voyez, l'UMP et le Président ont décidé de faire de la propagande sur les immigrés et les français d'origine étrangère vivant dans les banlieues pauvres.

    On dit qu'un quart au moins des français aurait une origine étrangère par au moins un de leurs grands-parents, soit 15 à 20 millions de personnes! Une situation finalement banale pour un pays de stature internationale avec un tel passé colonial et un tel prestige historique et culturel .

    Pourtant, jamais sous la Vème république, je crois, on a autant parlé d'origine familiale et démographique dans le discours politique.

    Le mystère des origines

    Ce qui est étrange, c'est qu'à l'UMP et au gouvernement, on trouve un très grand nombre de français d'origine étrangère de la première génération, c'est à dire issu d'au moins un parent étranger:

    Patrick Devedjan, d'origine arménienne

    Christian Estrosi, d'origine italienne

    Rama Yade, sénégalaise naturalisée française

    Rachida Dati, d'origine marocaine

    Fadela Amara, d'origine algérienne

    Bernard Kouchner, d'origine lettone

    Roger Karoutchi, marocaine

    Pierre Lellouche, d'origine tunisienne

    Eric Besson, d'origine marocaine

    Nora Berra, d'origine algérienne

    Hubert Falco, d'origine italienne

    Thierry Mariani, d'origine italienne

    Jeannette Bougrad, d'origine algérienne

    et bien sûr, Nicolas Sarkozy, d'origine hongroise

    A noter, car c'est révélateur, que Valérie Pécresse, Brice Hortefeux, Georges Tron, Nicolas Sarkozy et Frédéric Lefèbvre sont nés à Neuilly sur Seine.

    Roselyne Bachelot est d'origine dentaise. Non seulement, elle a les dents longues mais ses deux parents étaient dentistes…

    On a donc, un gouvernement qui représente assez bien la diversité de la population française actuelle et c'est plutôt rassurant. Simplement, il existe chez certains d'entre eux une tendance à vouloir définir la bonne citoyenneté française. Le débat sur l'identité nationale avait été lancé dans ce but.

    Certains se sont imaginés que la question de l'identité nationale serait au centre des désirs de débat des français. Sans doute cela est vrai pour les personnes très âgées qui ont connu la seconde guerre mondiale, les guerres de décolonisation et le changement démographique de la France lié à l'immigration et la mondialisation.

    Comme si, la frustration à dissimuler ses origines pour se fondre dans le moule avait laissé des traces qui remontent ensuite sous la forme d'idées très réactionnaires.

    "J'ai souffert en tant "qu'étranger" alors à votre tour", "J'ai dû me taire et me coucher tellement de fois pour me faire accepter que je ne supporte pas ceux qui veulent faire autrement!" pourraient-ils dire, au point de remettre en cause comme l'a fait Eric Zemour, les prénoms d'origine étrangère donnés aux nouveau-nés.

    Et en plus, ils font des petits !

    Sauf, qu'à terme, il sera bien difficile de s'y retrouver dans les origines. Dans les villes de France, les unions mixtes se multiplient et les enfants qui en sont issus pourront se prévaloir d'être français avec des origines sur trois ou quatre continents, parlant au moins deux langues familiales, confrontés parfois à deux religions.

    Une des composantes de la France de demain. Or, on n'a jamais vu un être vivant s'amputer d'un membre volontairement sauf s'il s'estime en danger de mort!

    La panique gagne-t-elle une partie de la France politique ?

     

    Lire la suite

  • Menace terroriste 2 !

    Menace terroriste 2 !

    Ça alors ! Mais quelle surprise ! Non, vrai, ça m’en bouche un sacré coin ! Je suis – comment dire ? – tout à la fois tourneboulé et dubitatif. En d’autres termes, et si vous me le permettez, je suis tourneboutatif ou dubitaboulé. Plutôt le second, à la réflexion, oui, celui-là : dubitaboulé, tant ce terme me paraît plus comestible, quand bien même évoquerait-il un plat estival, foutrement ensoleillé, et Dieu sait – ou ses amis – qu’on en a grand besoin, actuellement, de soleil, ne serait-ce que pour réchauffer ce pays qui, avec l’aide de notre Président et ses amis, éteint une à une ses Lumières, oui, celles qui faisaient sa grandeur et à la fois, c’est vrai, son arrogance.

    Il est à noter, puisque le mot est lâché, que faire preuve d’arrogance actuellement quand on est (dirigeant) français, n’est pas chose recommandée étant donné que l’arrogance ne peut se comprendre, si et seulement si, elle émane d’une nation qui rayonne à tous les niveaux, ce qui n’est plus le cas de notre pays, et depuis belle lurette ; or donc, faire preuve d’arrogance et affirmer que l’ex-pays des Droits de l’homme n’a de leçons à recevoir de personne s’est s’exposer à la risée de toute une planète, c’est d’un grotesque sans nom.

    Mais que voulez-vous, nous avons et les dirigeants et le gouvernement que l’on mérite, ainsi va de la démocratie.

    Or donc, oui, mais quelle surprise ! oh comme je suis dubitaboulé comme rarement, et comme vous l’êtes itou je présume, quand vous prîtes connaissance de la dernière et bien triste nouvelle que je m’empresse de relayer tel un mouton bien élevé :

    « La France est sous le coup d’une menace terroriste majeure ».

    Sacrebleu ! Diantre ! et, comme disait feu Desproges : « Cela ne cessera donc jamais, oh-là-là, oh-là-là ? »

    D’autant plus que c’est au présent, vous l’avez remarqué. Pas au conditionnel. Nous sommes sous le coup d’une menace terroriste, citoyens ! Et non : nous serions. La nuance est d’importance. Ce qui signifie qu’on va en bouffer pendant une bonne semaine, si ce n’est pas plus, voyez-vous. Tout dépendra du plan de communication des sarkoboys, mais nous pouvons d’ores et déjà leur faire confiance à ces gaillards, ils savent faire fructifier ce genre de nouvelle pour le moins anxiogène afin de la rendre hypra-méga-anxiogène, ah ça oui ! … Ça sent le plan Vigipirate au cube, la démonstration de force carabinée, le branle-bas de combat ! Eh oui, camarades, encore en activité… Et, comme de bien entendu, nous savons que nous pouvons compter sur nos bons journalistes, dont la déontologie n’est plus à prouver, pour en faire des quintaux sur le sujet.

    Sans omettre la suite que nous devinons aisément : la désignation d’un nouveau (ou récurrent) bouc-émissaire, voire d’un ennemi (fourbe, de préférence, car dormant sur notre sol) pour occuper la population qui, c’est vrai, s’ennuie tellement … L’occuper, et la diviser, surtout. Sinon, ça n’a aucun intérêt électoral.

    J’ajoute que, comme c’est Squarcini qui nous annonce cette effroyable information, nous n’avons aucune raison objective de douter de sa véracité. N’est-ce pas ? … A ce point, qu’il ne nous viendrait pas à l’idée de lui demander d’avancer quelques preuves concrètes de ladite menace terroriste qui, désormais, nous guette … Bien sûr que non ! Pensez-vous ! Ni nous, ni l’opposition, ni personne !

    Evidemment, je ne vous cache pas que tout ceci est pour le moins fâcheux.

    En effet, après le débat sur la Burqa, sur l’identité nationale, le retour galopant de l’insécurité (alors que depuis 8 ans et demi, nous sommes sous le joug d’une droite exemplaire en la matière) les diverses propositions des uns et des autres flattant le bon sens populaire, comme la castration chimique pour les pédophiles, la déchéance de nationalité, les peines planchers, foutre les parents de mineurs délinquants au gnouf, l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, j’en passe et des plus corsées, sans oublier le H1N1 (qu’on attend toujours et de pied ferme, s’il vous plaît) les objectifs de reconduite à la frontière, les rafles .. Les expulsions de Roms et bientôt (vous verrez) la stigmatisation des pauvres dans leur globalité (chômeurs compris) qui consistera à nous faire comprendre que « ces gens-là » s’ils sont miséreux, ma foi, c’est qu’ils le font un peu exprès sur les bords, ne songeant qu’à profiter du système sous formes d’aides sociales diverses, donc à bouffer notre pognon sans rien foutre de leur journée, ah ces salauds d’assistés …

    Oui, disais-je comme c’est fâcheux que s’ajoute à ce tableau une « menace terroriste majeure » sur notre sol, information qui va mobiliser TOUS les médias et l’opinion de surcroît, car cela signifie que nous n’aurons (encore) pas le temps (vu que l’agenda, vous l’avez compris, est surchargé) d’aborder des problèmes mineurs (mais cependant cruciaux pour les bien-pensants et les bobos, soit « ceusses » qu’honnissent le gouvernement et une partie très moutonnante de l’opinion) tels que ceux de l’Emploi, de la Santé ou de l’Education, soit ni plus, ni moins, les trois piliers fondamentaux de notre société permettant, peu ou prou et/ou bon an mal an, d’accéder à une certaine sécurité de vie.

    Voilà pourquoi je suis à ce point dubitaboulé tant il est tout même foutrement extraordinaire qu’il n’y ait jamais la place pour sereinement (et « sans tabou » - comme disent les gars de l’UMP) aborder ces trois thèmes ô combien préoccupants chez nos concitoyens (emploi, santé, éducation) et qu’au moment où l’on entrevoie une fenêtre possible, la voilà qui se referme illico avec des Roms, une Burqa, une grippe qui ne vient pas et maintenant une « menace terroriste majeure ».

    Fâcheux et … pour le moins étrange, vu le « timing » redoutable de ces thèmes dont nous ne pensions pas, prioritairement, débattre.

    Notez bien que je ne dis pas que c’est fait exprès, non, je l’écris. Là aussi, la nuance est d’importance.

    Tout comme la question suivante :

    A votre avis, combien de temps encore, les sarkoboys qui nous gouvernent vont nous prendre ouvertement pour des benêts de compétition, ou, si vous préférez un terme plus cru : des cons finis ?

     

    Lire la suite

  • Pourquoi une menace terroriste à l'intérieur de nos frontières seulement ?

    Pourquoi une menace terroriste à l'intérieur de nos frontières seulement ?

    Menace terroriste "majeure en France" titrait France 2 hier sur son site officiel, avant de citer le patron de la DRI, où plutôt le politique qui fait office de porte-parole : "La France est sous le coup d'une menace terroriste majeure".

    Et, sans oublier le petit grain de sel ajouté jeudi par notre cher et estimé ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux : "La menace s'est réellement renforcée ces derniers jours et ces dernières heures"… Oups !

    Bref, mesdames et messieurs, les méchants barbus arrivent, la guerre est proche !

    Barricadez-vous chez vous, calfeutrez les portes et les fenêtres, faîtes des stocks de provisions, armez-vous (pourquoi pas, tant qu'on y est), le pays va être à feu et à sang d'ici peu (bon, entre nous, moi qui habite en Allemagne, j'attends depuis jeudi).

    Puis, il m'est venu l'envie d'aller faire un tour sur le site de TSR, chaîne de télévision Suisse, qui échappe pour l'instant à la propagande gouvernementale. Soit dit en passant, je vous invite à vous informer sur les chaînes Suisses et Belges francophones, les médias français semblent tout de même à la solde du pouvoir en place.

    Là, se trouvait un article plus joyeux, sur l'Oktoberfest, qui, comme vous le savez, se tient en ce moment à Munich.

    Etrange, que dis-je ? Etonnant, insolite... La France se prépare à la guerre et le voisin Allemand organise une fête avec quelques centaines de milliers de personnes, des animations en pagaille, et même plus que de coutume, puisque nous fêtons cette année les 200 ans de cette belle tradition.

    Remarquez que c'est assez cocasse : pour une fois, ce sont les Allemands qui boivent et les Français qui prennent les armes.

    Bref, nos voisins Allemands fournissent gentiment à ces méchants barbus une cible de choix, peut-être même la meilleure cible d'Europe et c’est en France que la menace se précise…

    Et je me suis fait la réflexion suivante : Si les Allemands organisent tout de même l'Oktoberfest malgré les menaces terroristes majeures qui planent sur nos têtes à tous, ils ont dû prévoir un dispositif de sécurité impressionnant !

    Je n'ai pas été déçu, la fin de l'article donnait les chiffres : 300 policiers, quelques centaines de vigiles "pour écarter les trouble-fêtes", autrement dit les ivrognes qui cherchent la bagarre et une unité anti-terroriste.

    Et rien d'autre ? Pas d'avions prêt à tirer des missiles sur un groupe armé ? Pas d'hélicoptères bourrés de commandos d'élite qui survolent la ville en permanence, prêts à intercepter le premier barbu qui se pointe ? Pas de patrouilles militaires ? Même pas une petite fouille au corps des participants à l'entrée ?

    Non, assure le porte-parole de la police de Munich, "Il n'y a pas de menace concrète de danger"

    Tout est dans cette phrase.

    Apparemment, la menace terroriste s'arrête aux frontières de l'hexagone tout comme les perturbations météorologiques à la météo le soir à la télévision. A moins que cette différence majeure entre la France et l'Allemagne ne soit qu'une preuve supplémentaire de la manipulation des médias et de d'utilisation de la menace terroriste à des fins politiques...

     

    Lire la suite

  • La photo et le flou…

    La photo et le flou…

    Et qu'est-ce qu'ils ont de spécial, les appareils photo, qui autorise de parler de leur intelligence ? Ils ont que, grâce à leurs millions de milliards de pixels et leurs milliards de millions de mégaoctets et tout le tremblement, ils font les malins comme personne. Un exemple, qui me laisse KO pour le compte - je cite un quotidien de droite : "La fonction de "détection de sourire", proposée par certains constructeurs, ne déclenche l'obturateur que lorsque sourit la personne visée. " je ne voudrais pas avoir l'air de critiquer, mais une supposition que vous vouliez photographier Juppé ou Fillon, avec la fonction " détection de sourire ", vous risquez d'attendre longtemps. C'est juste un exemple. Sinon, vous avez le " retardateur par détection de mouvement ". A quoi ça sert ? " Le retardateur par détection de mouvement, explique toujours ce même média de droite, permet de se placer tranquillement devant l'appareil, qui ne prendra la photo que lorsque le sujet sera parfaitement immobile. " Super" . Maintenant, imaginez Sarkozy en train de poser pour la photo. S'il faut attendre qu'il soit " parfaitement immobile ", bon courage. C'est juste un exemple. Je me permets de m'étonner qu'un journal "de droite" vante les prouesses et l'intelligence d'appareils photo incapables de photographier Juppé, Fillon ou Sarkozy. Passons.

    Mais il n'y a pas que les journaux de droite. Il y a aussi ceux de gauche. Car les problèmes photographiques n'échappent pas plus à la presse de gauche qu'à la presse de droite. Et quelle est, d'après ce média de gauche, la principale innovation des appareils intelligents ? Lisez plutôt: "Afin de pourfendre les photos floues, les boîtiers sont truffés de capteurs gyroscopiques qui détectent les tremblements, stabilisent les optiques et corrigent les tressaillements du photographe. De plus, la sensibilité toujours croissante des capteurs de lumière (3200 ISO aujourd'hui) contribue aussi à réduire la durée de la prise de vue (vitesse d'obturation) et donc les risques de flou. Et ça, visiblement, c'est un progrès. Vous voulez que je vous dise ? Je suis consterné. Grâce aux progrès du progrès, il va devenir impossible de faire des photos floues. Or, le flou, c'est ce qu'il y a de mieux dans la photo. Le flou, c'est la vie. Le flou, c'est le mouvement. Le flou, c'est la poésie. Tout le monde fait des photos nettes. Des photos impeccables, bien dégagées sur les oreilles. Mais où est le mystère, dans une photo nette ? Hein, où ?

    Alors que le flou, c'est la porte ouverte à l'imagination, au rêve, au fantasme. Le flou, c'est fou ! Il faut le clamer haut et fort : c'est une déplorable habitude que de balancer à la poubelle les photos floues. Avant, du temps de l'argentique, de la photo à l'ancienne, quand on faisait développer la pellicule, le labo, d'autorité, rayait les photos floues, au motif qu'elles étaient ratées. Aujourd'hui, avec le numérique, c'est le photographe lui-même qui, aussitôt prises, aussitôt vues, les envoie à la poubelle. Quel gâchis ! Quelle tristesse ! Ratées, les photos floues ? Alors, vive la photo ratée ! Vive la main qui tremble, l'œil qui s'embue, l'émotion qui fait bouger ! Les photos trop léchées, trop belles, trop esthétiques, parfaitement construites, nettes de partout, on en voit partout, tout le temps. Alors que les photos mal cadrées, avec le doigt devant l'objectif et complètement floues, c'est la respiration du monde. Je me souviens d'un roman de Jean Rouaud qui s'appelait le Monde à peu près. Parce qu'il était myope et qu'il voyait le monde à peu près. Le jour où il a mis des lunettes, il a trouvé le monde nettement moins poétique. Tout était trop net, trop clair, trop raide. Le monde à peu près était doux, ouaté, mystérieux, plein d'énigmes et de secrets.

    Mais c'est notre faute, aussi : on veut que tout soit parfaitement clair, parfaitement compréhensible, quasi mathématique. On n'aime pas le flou. Le flou, c'est louche. Ça cache forcément quelque chose. Bien sûr, que ça cache quelque chose ! Plein de choses, même. C'est pour ça que c'est beau. Non? Et voilà que j'apprends qu'il va devenir impossible de faire des photos floues !

     

    Lire la suite

  • Petite et grande histoire du Lion de Belfort.

    Petite et grande histoire du Lion de Belfort.

    De 1978 à 1985, j’ai vécu à quelques centaines de mètres de ce Lion. Certains matins, je passais devant lui au cours de mes séances sportives m’arrêtant pour le contempler. Il reste profondément gravé dans mon souvenir tant par sa majesté, sa beauté que par sa symbolique. Mais qu’en est-il exactement de ce monument et de son auteur ?

    Le lion de Belfort est une sculpture monumentale, représentant un lion couché qui repose sur un piédestal. Il mesure 22m de long sur 11m de hauteur. Il a été conçu avec du Grès rouge des Vosges.

    Ce n’est pas une sculpture ronde et basse en 3 dimensions autour de laquelle on peut tourner, c’est un très haut relief fixé sur le rocher qui surplombe la ville et supporte la citadelle. Le piédestal est fait de la même matière que le lion, la roche est taillée derrière le monument pour que la sculpture se détache mieux de la paroi. Ce lion aux lignes sobres, simples exprime une formidable puissance.

    L’auteur de cette œuvre est Frédéric-Auguste Bartholdi, né à Colmar dans Le Haut-Rhin le 2 août 1834, il est issu d’une famille bourgeoise, protestante. Son père décède alors qu’il n’avait que 2 ans, sa mère décide de partir à Paris. Le jeune artiste suit des études au lycée Louis Legrand, mais il préfère le dessin et ses résultats scolaires sont assez médiocres.

    Pendant ces vacances à Colmar, un professeur lui fait prendre très vite conscience de son talent. Dès son retour à Paris il suit des cours de sculptures d’Antoine Etex spécialiste des œuvres monumentales. Il est aussi initié à l’architecture par Henri Labrousse et Viollet-le-Duc.

    En 1856, il entreprend un voyage en Egypte en compagnie de nombreux artistes. Ce voyage lui fait comprendre qu’un sculpteur doit se doubler d’un architecte.

    Comment Bartholdi à travers sa sculpture, parvient à exalter la gloire de toute une région et de tout un peuple ?

    Pour cela dans un premier temps nous allons nous intéresser à l’historique de l’œuvre, aux raisons qui ont amenées Bartholdi à réaliser cette œuvre, puis dans un second temps l’aspect technique et les difficultés qu’il a rencontrés, enfin comment l’œuvre a été perçue par les contemporains de l’époque, l’engouement et la dérive qu’elle a suscité.

    Pour mieux comprendre cette œuvre, il est important de savoir dans quel contexte elle fut réalisée, et surtout qu’est-ce qu’elle représente.

    En juillet 1870 la France entre en guerre contre la Prusse. Le patriotisme de Frédéric Bartholdi le conduit à s’engager dans le conflit, il participe à l’organisation de la défense de Colmar puis devient aide de camp de Garibaldi. Bartholdi est également ébranlé par le siège de Belfort, et par la défense héroïque dirigée par le jeune Commandant Aristide Denfert-Rochereau nommé commandant de la place forte de Belfort. La population va lutter héroïquement pendant 103 jours face aux assaillants bien plus nombreux, et très bien équipés. Elle est soumise à un déluge de feu qui va durer 73 jours, et causer des destructions considérables.

    Son héroïque résistance vaut à la ville d’être détachée du Haut-Rhin annexé, et de former avec 105 communes proches, le territoire de Belfort.

    Le 5 décembre 1871, le conseil municipal de la ville décide d’organiser un concours en vue de l’érection d’un monument à la mémoire des victimes civiles et militaires du conflit. L’emplacement choisi est le pré Gaspard qui prendra très vite la dénomination de « Cimetière des mobiles » car le terrain servit de lieu de sépulture durant le siège. Mais le maire ne reçut que deux propositions, il annonce officiellement que le marbre sera offert par la maison Meyol d’Héricourt.

    Par le conseil d’un de ces amis, le maire décide de s’adresser directement à Bartholdi au début de l’année 1872.

    Dans un courrier du 16 mars l’artiste précise sa pensée sur la portée générale du monument, et insiste sur l’importance du choix de son emplacement, point sur lequel il ne partage pas le même avis que les autorités locales. Selon lui : « il faut éviter que l’œuvre ne soit applicable à n’importe quelle ville, il faut montrer le caractère original, bien spécial et digne du patriotisme de Belfort. Il faut que ce monument ne soit pas dans un lieu perdu mais qu’il soit au contraire bien en vue ; qu’il devienne chose nécessaire à l’œil. Il doit vivre avec la vie publique, devenir un aspect de la ville et s’identifier à elle ».

    C’est de là que lui vient l’idée du lion, symbole de fermeté, de résistance, et de vaillance.

     

    Lire la suite

  • Halal, chrétien ou casher, le fast-food reste un fast-food !

    Halal, chrétien ou casher, le fast-food reste un fast-food !

    La polémique tourne à la mayonnaise avariée. Est-il scandaleux de ne plus avoir le choix entre halal ou non halal lorsque l’on entre dans un Quick pour engouffrer un cheese-burger ? C’est un peu comme si, au moment de subir un interrogatoire de police, on n’avait plus le droit de choisir entre 110 ou 200 volts pour la gégène…

    Tout homme un tant soit peu passionné sait que les rites alimentaires religieux sont nés, à une certaine époque de l’histoire et en certains endroits, pour préserver les populations d’un risque de nourriture inadaptée ou nocive. Souvent invoquées sous des arguments confessionnels, l’hygiène et la santé furent la plupart du temps à l’origine de ces codifications nutritionnelles. Pour ce qui est du Proche-Orient, d’où nous viennent le halal et la cashrout, c’est essentiellement la consommation de porc, dont le sang dégradé peut devenir toxique en cas de forte chaleur, qui fut proscrite. C’est donc bien par souci d’empêcher les croyants de s’empoisonner que furent édictés ces principes. Dans l’islam, halal désigne ce qui est permis pour le musulman, contrairement au harâm, qui est interdit. En conséquence, pour que la viande soit halal, il faut que l’animal soit égorgé vivant (non anesthésié ou assommé), la tête tournée vers La Mecque, et qu’un fidèle prononce des paroles sacrées. Seule exception à la règle, le poisson, dont la consommation à l’état de cadavre est autorisée, ainsi que le précise Abû Hurayra, compagnon du prophète : « Les animaux trouvés morts dans la mer sont licites car son eau est lustrale ». Jusque-là, tout est compatible avec la réalité. Ce qui l’est moins, c’est le principe même de la « fast-food ». Animaux issus d’élevages intensifs, nourris avec des aliments artificiels et traités chimiquement. Le bœuf engraissé aux produits de synthèse, le poulet en batterie, les hormones, les antibiotiques, les conservateurs, tout cela, en principe, est harâm. Le halal ne devrait être accordé qu’après vérification rigoureuse de la traçabilité de l’animal sacrifié et de ses conditions de croissance. En un sens, le concept du halal est de protéger le peuple contre les dérives de la société. Au niveau de l’alimentation, lui est interdit tout ce qui se détourne de la nature et qui peut lui faire du mal. Dans cet esprit, un fast-food concentre tous les interdits que stipule la loi islamique, à commencer par réduire l’acte alimentaire à une banale ingurgitation de produits édulcorés dans un délai réduit à son minimum pour réaliser un maximum de profits. Voici quelques mustahab (recommandations) fixés par l’islam pour que le repas soit halal :

    - Laver les deux mains avant de prendre un repas.

    - Après avoir pris un repas, il faut se laver les mains et les sécher.

    - Il convient de prendre des petits morceaux de nourriture.

    - Il faut mastiquer les aliments à fond.

    - Il faut prolonger la durée de la prise d'un repas.

    Sur le plan sanitaire, pas besoin d’être savant pour constater les dégâts quasiment mortels, lorsqu’il y a obésité, que provoque cette forme de nourriture dans les pays occidentaux. Alors ne perdons pas de temps à polémiquer sur tel ou tel label religieux qu’il convient d’accorder ou non à la malbouffe. Si l’islam est cohérent, il doit décréter le fast-food comme harâm et en interdire l’accès à tous les musulmans. Aucun Quick ne peut donc valablement être considéré comme halal au regard du Coran, car les aliments que l’on y vend ne respectent pas la loi de Dieu, c’est-à-dire, pour un croyant, celle de la nature. Ce précepte devrait donner à réfléchir à notre société. Cessons de nous focaliser sur le doigt qui montre le danger pour nous attaquer directement à la cause du danger. Halal, catho ou casher, un fast-food reste un fast-food !

     

    Lire la suite

  • Ces enfants là...

    Ces enfants là...

     

    Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim,

    Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain,

    Ils ne jouent pas avec la mie, pour en faire des boulettes,

    Ils ne font pas de petits tas, au bord de leur assiette,

    Ils ne font pas de caprice, ne disent pas ‘j’aime pas’

    Ne font pas la grimace, quand on enlève un plat,

     

    Eux, ils ne trépignent pas, pour avoir des bonbons,

    Ils ne donnent pas au chien, le gras de leur jambon,

    Ne courent pas dans vos jambes, ne grimpent pas partout,

    Ils ont le cœur si lourd, qu’ils vivent à genoux,

    Pour leur repas, ils attendent sagement,

    Ils pleurent quelquefois, quand ça dure trop longtemps…

     

    Non, non rassurez-vous, ils ne vont pas crier,

    Ces petits enfants là, ils sont trop bien élevés,

    Eux, pleurent sans bruit, on ne les entend pas,

    Ils sont si petits, qu’on ne les voit même pas,

    Ils savent qu’ils ne peuvent, rien attendre de leur mère,

    Ils cherchent stoïquement, du riz dans la poussière,

     

    Mais ils ferment les yeux, quand l’estomac se tord,

    Quand la douleur atroce, irradie tout leur corps,

    Non, non soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,

    Ils n’en ont plus la force, seuls leurs yeux peuvent parler,

    Ils vont croiser leur bras, sur leur ventre gonflé,

    Ils vont prendre la pose, pour faire un bon cliché…

     

    Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger,

    Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés…

     

    Lire la suite

  • La vie au XVème siècle…

    La vie au XVème siècle…

    Si vous aimez connaître l'origine des mots et des expressions, vous allez savourer ce petit papier. Bonne lecture!

    La prochaine fois que vous prendrez votre bain et que vous trouvez que l'eau n'est pas à la température souhaitée, pensez à vos ancêtres qui vivaient au15e siècle.

    La plupart des gens se mariaient en juin, parce qu'ils avaient pris leur bain en mai et qu'ils sentaient encore bon. Cependant, la chaleur arrivant, ils commençaient à sentir, alors les mariées apportaient un bouquet de fleurs pour cacher l'odeur...d'où la coutume, pour la mariée, de porter un bouquet...

    Les bains se prenaient dans un grand tonneau rempli d'eau chaude.

    L'homme de la maison avait le privilège de passer le premier, puis tous les autres fils et hommes; alors seulement après tous les mâles venaient les femmes et finalement les enfants, et le dernier de tous, le bébé. Mais comme l'eau était devenue très sale et qu'on pouvait perdre quelqu'un au fond, on lançait la phrase, avant de vider le tonneau : «Attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain...»

    Les maisons avaient alors un toit de chaume; de la fine paille pilée l'une sur l'autre, sans bois souvent. Cela devenait la place favorite des petits animaux pour se tenir au chaud : chats, chiens, rats, souris et autres bestioles. Quand il pleuvait, l'endroit devenait glissant, et certains animaux tombaient; alors d'où vient l'expression anglaise : «it rains cats and dogs» (Expression employée lorsqu'il pleut averse). Comme on ne pouvait les empêcher de tomber dans les beaux draps, cela devenait un vrai problème.

    Alors on inventa le lit à baldaquin...

    Le plancher se salissait facilement. Seuls les riches pouvaient se payer des produits pour enlever cette saleté; les pauvres furent donc vite traités de «sales pauvres».

    Parfois ils réussissait à se procurer du porc; c'était un signe de richesse quand un homme pouvait apporter du bacon à la maison et l'expression est restée :

    «Bring home the bacon» (Rapporter le bacon (la paye) à la maison).

    Les riches possédaient des plats en étain; mais les produits avec un grand taux d'acidité provoquaient l'empoisonnement; c'est pourquoi, pendant plus de 400 ans, les tomates ont été considérées comme poison...

    Le pain était divisé selon le statut de chacun; les travailleurs avaient droit à la croûte souvent brûlée du dessous, la famille, la mie du milieu et les invités la croûte du dessus...

    Les coupes pour la bière et le whisky étaient, souvent en étain aussi. Ils provoquaient des malaises et les gens se traînaient sur les routes et on les pensait souvent morts. Mais avant de les enterrer, on les amenait sur la table de la cuisine et pendant ce temps, les autres buvaient et mangeaient jusqu'à ce que le malade se lève enfin ou décède, pour de vrai... d'où vient la coutume de «la veillée au corps»...

    Souvent, comme les cimetières étaient vite remplis, on enterrait, plus tard, dans le même terrain. Mais plus d'une fois sur 25, on constatait que le « mort » précédent avait gratté et laissé des traces sur la pierre tombale. Ils réalisèrent donc que certains avaient donc été enterrés encore vivants... Alors, pour éviter pareille torture, ils décidèrent d'accrocher une corde au poignet du mort qu'ils laissaient ressortir en dehors et ils y accrochaient une cloche. Et quelqu'un devait veiller chaque nuit pour voir si la cloche ne sonnerait pas. Si oui, on disait qu'il avait été «sauvé par la cloche» .

    Et tout ceci est la vérité... Maintenant, qui osera affirmer que l'histoire est ennuyeuse ?

     

    Lire la suite