MOI - ICH

Bienvenue dans mon nouveau chez moi !

Il m'aura fallu le temps de me décider, le temps de retrouver l'envie (un peu aussi...) d'écrire, de raconter, le temps de prendre le temps...

Voilà donc ce blog que j'aurais du commencer il y a presque deux ans alors que je quittais la France pour m'installer en Allemagne.

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Ce n'est donc pas...

... un blog politique, mon avis, ce que je pense, ce que je crois, mon opinion.

Mais c'est...

...ce que je vois, ce qu'on me demande, ce qui me pose problème, ce dont je me souviens.

Donc,

les aimables visiteurs peuvent attaquer les faits mais pas la personne, les idées mais pas l'homme, les fautes d'orthographes mais pas mon clavier....

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  • Une foi n’est pas coutumes : le magicien de sa grandeur.

    Une foi n’est pas coutumes : le magicien de sa grandeur.

    Les compliments viennent avec aisance lorsque mentir est inutile. Depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy à la tête de la République, le mensonge n’existe plus. Une absolue transparence guide le pays. La vérité est partout. Tout ce qu’a dit l’actuel président, il l’a bien dit. Tout ce qu’a promis notre guide, il l’a vraiment promis. Là réside le génie de l’homme, encore incompris par une poignée de gauchistes et d’intellectuels incapables de regarder en face ce monde advenu. Eux sont dans les luttes archaïques et les longues analyses autoproclamées savantes. Nicolas Sarkozy, lui, invente la réalité. Notez ce qu’il faut de puissance pour être tel démiurge. Grâce à son énergie bigbangesque, chaque jour est nouveau sous le soleil. Le bond en avant est quotidien. Combien de chantiers ouverts ? Combien de réformes en cours ? Quand on aime, on ne compte plus. Miracle de la multiplication des discours : certains lui reprochent de copier-coller ses textes. Il s’agit pourtant d’une remarquable preuve de stabilité qui démontre la sincérité de la parole donnée. Miracle de la communication révélée : ceux qui lui reprochent de lancer des polémiques creuses ignorent que polêmikôs signifie « prêt à la guerre ». Sans peine, Nicolas Sarkozy a endossé le costume de chef, prêt a monter au front pour garder un œil sur les problèmes des vrais Français. Cet effort lui vaut souvent l’adhésion de l’opinion sondagière. Le peuple, c’est simple comme un coup de fil. Aucun fait divers n’échappe jamais à son attention devant la télévision. Alors que les socialistes se perdent dans les motions, notre président gouverne avec l’émotion. Avec quelle activité ! Des rois fainéants d’hier, nous sommes passés aujourd’hui à un roi qui fait néant : de rien, il peut faire tout. Or rien n’est plus dur. Alchimiste de sa grandeur, Nicolas Sarkozy construit un history-telling taille patron. Il aime ce qu’il fait. Profondément. Lorsque les ouvriers se plaignent d’être à la chaîne, lui passe sur toute les chaînes. Là est son secret pour rester à la barre en 2012. Pour l’ensemble de son œuvre, rendons-lui justice. Un jour, celle-ci sera fête pour les Français.

     

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  • Le Peuple ne demande pourtant pas la Lune.

    Le Peuple ne demande pourtant pas la Lune.

     

    Mais qu’est-ce qu’il lui faudrait, finalement ? Qu’est-ce qu’il demande, à la fin des fins ? Ecartons la Lune : personne ne demande la Lune, excepté peut-être les américains. Pas même « l’inaccessible étoile » chantée par Jacques Brel. Il veut de l’accessible. Du possible. Mais pas non plus du deuxième choix, des trucs en promo au-delà de la date de péremption. Parce qu’il ne faut pas non plus le prendre pour du deuxième choix, tout juste bon pour les miettes, les rogatons. Ce qu’il ne veut plus c’est cette façon de dire « ce sera toujours assez bon pour lui ». Il y a un slogan qui le dit bien, dans les manifs, un slogan à l’ancienne, un peu gros sabots, qui dit : « De cette société-là, on n’en veut plus ! ». Non, il n’en veut plus, le Peuple. Le mépris, l’injustice, les combines au sommet, l’entre-soi derrière les hauts murs, les privilèges, l’impunité, toujours pour les mêmes. Et pour les autres, pour « le Peuple » : petits salaires, petits logements, petits boulots, petites pensions. Petites vies. Oui, voilà ce qu’on entend, dans les manifs. Et dans les conversations, partout, à la ville, à la campagne, au Nord, au Sud, à l’Est, à l’Ouest, partout : on n’en veut plus. On n’en peut plus. On vit tout de même une drôle de période, ces temps-ci. L’exaspération, l’énervement, les plombs qui sautent.

    On nous dit : La France est la risée de l’étranger ! Partout ailleurs, les réformes passe comme une lettre à la poste. La France, cinquième puissance économique de la planète, passe son temps à grogner, à renâcler, à traîner les pieds. Bref, à contester. Alors qu’il y a tellement de pays qui aimeraient être à notre place, avoir notre niveau de vie, mais qui n’en ont pas les moyens et qui ne la ramènent pas, eux. La France, ses grèves, ses manifestations, ses banderoles, ses slogans, ses blocages… Jamais contents, les Français. Capables de tout, même de mettre leur propre économie en péril, juste pour faire les malins, pour ne pas faire comme les autres. Oui, voilà ce qu’on nous dit. Mais comment ne pas entendre cet énervement, cette exaspération qui monte de tout le pays ? Les autres pays, on y est pas (je ne parle pas de moi, bien entendu). Mais entre nous, on serait surpris que tout le monde y soit rhââ lovely devant la crise, les coupes sombres dans les services publics, le serrage de ceinture, le gel des salaires, l’explosion du chômage, la retraite à 150 ans. Alors on est peut-être spéciaux, en France. Mais ce qu’on a de spécialement spécial, c’est un pouvoir à ce point doué pour susciter l’énervement, l’exaspération. Ils ont tout de même un sacré talent, le Président, le gouvernement, les rois de la finance et des affaires, pour énerver, pour exaspérer le Peuple, non ? Et puis, franchement, est-ce que c’est mal élevé de demander une vie décente, d’être entendu, écouté, respecté ? Il n’a pas raison, le Peuple, de vouloir moins d’injustice, d’inégalité, de manque de respect ? Les autres pays font ce qu’ils veulent, il ne va pas les critiquer. Mais lui, en France, il n’a pas raison de s’énerver contre un pouvoir qui passe son temps à l’énerver ? A monter les uns contre les autres, juste pour l’énerver encore un peu plus ? Un pouvoir énervé qui perd la boule récolte ce qu’il sème. Et puis c’est tout.

    Ce qu’on voit, ces temps-ci, ça n’a rien à voir avec le désir de révolution, ni même la révolte ni quoi que ce soit de ce genre. « Grève générale », dans les manifs, ça fait du bien à ceux qui le crient, mais ce n’est pas là qu’on en est, en France. Personne n’est prêt pour une grève générale. C’est juste qu’il en a marre (le Peuple), de ce pouvoir-là. Et de la façon dont il est traiter. Regardez : sa grande affaire aujourd’hui, c’est le remaniement ! Le grand feuilleton du remaniement, avec bande-annonce six mois à l’avance, et sortie dans les salles toujours repoussée, mais toujours annoncée comme imminente. Comme si c’était ça son souci au Peuple, à moi aussi du reste. Comme si on n’avait que ça en tête. Comme si la France entière était suspendue au remaniement, combines, intrigues, faveurs, disgrâces, jeu de bonneteau et compagnie. Voilà ce que ce pouvoir a à lui proposer, pour le rassembler, le mobiliser : la pantalonnade du remaniement ! Pendant ce temps-là, il s’assoit sur tout ce qui pourrait le rassembler et le mobiliser : les principes fondamentaux de notre vivre ensemble, liberté, égalité, fraternité. Mais oui, concrètement, dans la vie concrète du Peuple. L’école, le logement, les cités, l’exclusion, la précarité, les ghettos, la misère, les humiliations, la France coupée en deux, en trois, en dix.

    Que veut-il exactement, le Peuple ? Oh, pas grand chose. Comme dit Paul Eluard : « Ce n’est pas vrai qu’il faut de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et puis rien d’autre. » Ce qu’il veut, c’est juste le droit au bonheur. Certes, ce n’est pas au pouvoir de s’occuper de le rendre heureux. Mais ce qu’il se dit (le Peuple), c’est qu’il pourrait peut-être s’occuper davantage de son droit au bonheur que de son bonheur à lui. Non, il ne demande pas la Lune. Mais ce qu’il ne supporte plus, c’est que sa vie concrète, et son droit au bonheur dans sa vie concrète, ne soit que le tiers du quart des soucis d’un pouvoir entièrement occupé à se maintenir, à se préserver, à se consolider, à s’étendre. Si tout ce temps, toute cette énergie étaient consacrés à la vie concrète de millions de gens qui rêvent d’un peu de bonheur, il serait (le Peuple) moins énervé. Et puis voilà.

     

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  • Jeunesse et démocratie.

    Jeunesse et démocratie.

    Je ne suis pas de ceux qui pensent que la jeunesse a toujours raison parce qu’elle est la jeunesse. Mais je ne suis pas non plus de ceux qui disent qu’elle n’aurait pas d’autres droits que celui de se taire, d’étudier en silence, d’assister en spectateur aux événements du monde. La jeunesse n’est pas une période de la vie, c’est un état d’esprit. On a l’âge de sa foi, de ses convictions, de ses colères, de ses révoltes ou de sa résignation.

    On ne juge pas l’engagement de la jeunesse à l’aune de ses propres convictions ou de ses peurs. Rimbaud avait à peine 17 ans quand il a décrit la dérive exaltante d’un bateau ivre et les espoirs d’une victoire du mouvement révolutionnaire de la Commune. Etaient-ils irresponsables, ces jeunes de 17 ans qui se sont engagés dans la Résistance quand beaucoup d’adultes choisissaient l’attentisme ? Ils ont écouté leurs convictions.

    Pourquoi la jeunesse qui incarne l’avenir de notre société devrait-elle rester indifférente à des réformes qui engagent son avenir ? Je préfère une jeunesse qui s’exprime, qui prend parti, plutôt qu’une jeunesse indifférente, résignée, suante d’obéissance. La force d’une démocratie ne réside pas dans la résignation mais dans l’engagement de ses citoyens.

     

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  • Si ma Tante en….

    Si ma Tante en….

    Qui ne connaît pas cette réplique et force est de reconnaître que souvent nous employons ce « si » si pratique dans certains cas… Imaginez un instant des sites internet sous l’occupation. Par chance, ces trucs-là ont été inventés bien après. On ne saurait dire cependant que les nazis et les hommes de Vichy bricolaient. La poste était efficace, la police faisait son boulot, avec le renfort des miliciens et des doriotistes. Les émissions de radio de Philippe Henriot et le journal de Robert Brasillach, « je suis partout », veillaient au grain et dénonçaient, non sans quelques exagération, le manque de zèle des fonctionnaires. Il y avait aussi quelques amateurs, comme Henry Coston, qui s’affairaient à constituer un fichier de juifs. Il poursuivit d’ailleurs sont œuvre bien après la libération, léguant sont travail à un frapadingue qui, à l’heure de la Toile, fait toujours circuler des listes de juifs influents et malfaisants. Et pour ne pas être en reste d’autres listes circulent sur les homosexuels, les terroristes, les pédophiles, etc…

    Mais franchement ça ne provoque aucune frayeur parce qu’il se trouve, simplement, que l’époque du Web n’est pas celle de l’occupation.

    On peut même retourner le propos de manière optimiste. Hitler aurait-il pu envahir l’Europe, à grand renfort d’attaques-surprises et de Blitzkrieg, s’il avait suffi de quelques mails pour éventer ses projets ? Aucun secret ne tient, désormais. Celui qui entourait le plus monstrueux des crimes risquait fort d’être éventé avant le départ du premier convoi. On peut toujours refaire l’histoire en mélangeant les époques. Le cinéma y a songé. Le porte-avions Nimitz fut ainsi victime, en 1980, d’un orage magnétique qui le ramena le 7 décembre 1941, au moment précis où les bombardiers japonais fonçaient sur Pearl Harbor. Délice de l’anachronisme, du choc des époques. Mais, sans Kirk Douglas et Katharina Ross, on ne s’y laissera pas prendre. Dommage, si les Américains avaient disposé en 1941 d’un porte-avions du type Nimitz, avec des chasseurs à réaction, ils n’auraient pas eu besoin d’envoyer des centaines de milliers de pauvres gars dans les atolls du Pacifique.

    Avec des si, l’histoire réserve de belles surprises. Si le maréchal Grouchy avait disposé d’un téléphone portable et si Napoléon avait installé un système radar, aucune gare de Londres ne se nommerait Waterloo. Inversement, si Blücher avait commandé des panzers appuyés par des vols de stukas, le général Cambronne n’aurait guère eu le temps de laisser ce mot si éloquent (M…. ), pour la postérité.

    On a toujours fantasmé sur les petits riens qu’il suffirait de changer pour que l’histoire bifurque dans un sens ou dans l’autre. Comme par exemple le nez de Cléopâtre. Aujourd’hui, toute femme disposant d’un peu de fortune a le pouvoir de se faire le nez de la reine d’Egypte. Le fantastique pouvoir de transformation et la submersion des digues qui protégeaient l’intimité comme les secrets d’Etat nous fascinent, au point de rendre naturelle la projection dans l’histoire. Nous ne pouvons vivre cette époque sans la comparer. On invite les périodes noires à table, quand on discute d’affaires somme toutes anodines. A croire que la Seconde Guerre mondiale nous manque. Toutes celles qui ont suivi se sont avérées décevantes, insipides. La délation a encore connu de beaux jours, dans le monde totalitaire et dans l’autre, au moment où il se proclamait libre et se défendait par le maccarthysme.

    Mais quand une loi, un acte politique ou n’importe quel gadget de la modernité nous angoisse, c’est l’Occupation qui revient. Pourrions-nous seulement nous inquiéter du présent, voire de l’avenir, si tout cela n’avait pas existé, si toute nouveauté ne devait passer sous les fourches Caudines du passé ? Oh ! pardon pour les fourches Caudines. C’est encore un anachronisme.

     

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  • On a importé de la main d’œuvre. Ce sont des hommes qui sont venus.

    On a importé de la main d’œuvre. Ce sont des hommes qui sont venus.

    Angela Merkel, la chancelière à la main de fer dans un gant de velours a proclamé, samedi à Potsdam, que la société multiculturelle – ce que les Allemands appellent « multikulti » - était morte et enterrée, qu’elle avait échoué. Elle a cherché à tempérer la violence de son propos en ajoutant que « l’Islam faisait partie de l’Allemagne », tout en précisant que « ceux qui ne partagent pas nos valeurs chrétiennes » n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs.

    Nicolas Sarkozy avait, en juillet dernier lancé la chasse aux Roms, décrétés « mendiants agressifs » et « parasites » criminogènes des services sociaux.

    Le gouvernement Berlusconi a inventé l’expulsion des mêmes étrangers « parasites », entendez ici aussi les Roms, au cas ils vivraient aux crochets de l’État.

    À Vienne, capitale du défunt Empire des Habsbourg, les électeurs ont élu 27 des 100 conseillers municipaux sur la liste du parti dit « libéral » FPÖ, dirigé par le sinistre émule de Jörg Haider, HC Strache, qui a fait une campagne ouvertement raciste et xénophobe. La question est maintenant de savoir qui va constituer une majorité pour gouverner la ville : les sociaux-démocrates et les Verts, ou bien les conservateurs et les « libéraux » ?

    Tous ces discours tonitruants à forts relents fascistes n’ont hélas qu’un objectif : tenter de détourner l’attention vers les habituels boucs émissaires, les étranges étrangers venus d’ailleurs « qui ne vivent pas, qui ne pensent pas, qui ne réagissent pas comme nous ». Les vrais problèmes sont en effet ailleurs : les plans d’austérité qui, à travers toute l’Europe, réduisent les possibilités de vivre décemment pour un nombre croissant de gens ; les projets de réforme des régimes de retraites ; les milliards dépensés dans des constructions pharaoniques et les cadeaux somptueux faits aux banksters ; les délocalisations d’entreprises vers les nouveaux paradis capitalistes d’Asie ; le manque de perspectives pour une grande partie de la jeunesse studieuse etc.

    En Allemagne, c’est la campagne électorale pour les élections régionales de mars 2011 qui a en fait commencé avec le discours de Merkel à Potsdam. Angie sait très bien qu’elle va perdre Stuttgart et le Bade-Wurtemberg, bastions historiques du Centre catholique et de son successeur la CDU, où son électorat est en train de se transformer en armée citoyenne de résistance au projet de gare Stuttgart 21, d’un coût prévu de 8 à 10 milliards d’Euros. Les bonnes bourgeoises souabes en colliers de perles sont en train de se transformer en enragées vertes et rouges ! Leur jeter en pâture « nos valeurs chrétiennes » doit les faire bien rigoler.

    En France, c’est la campagne électorale pour la présidentielle de 2012 qui a commencé, sur fond de révolte sociale qui risque d’avoir l’ampleur du mouvement de 1995 contre la réforme Juppé de la Sécurité sociale. En jetant en pâture à l’opinion les Tsiganes, Sarkozy, loin de faire rire, a provoqué la colère des Français, toutes origines confondues, et l’opprobre de tous, de l’ONU au Vatican.

    En Italie, Berlusconi s’accroche au pouvoir et proclame qu’il veut rester à son poste jusqu’en 2013. La passivité et l’inertie de la « gauche » institutionnelle est en train d’être dépassée par les syndicats ouvriers et les mouvements de citoyens, dont de nombreux intellectuels et artistes célèbres.

    En Autriche, la société civile, tétanisée par l’opération de « rapatriement » de la jeune Kosovare Arigona Zogaj, est en train de ressaisir et de prendre la défense des mineurs étrangers menacés de déportation. Le gouvernement social-démocrate, pour calmer le jeu, vient de destituer le chef de la police, lequel, pourtant, ne faisait qu’exécuter ses ordres.

    Le soi-disant « débat sur l’intégration » n’est que poudre aux yeux. Il ne sert à rien de tenter d’y entrer car il est pipé d’avance. Il y a belle lurette que les immigrés, leurs enfants et petits-enfants sont intégrés. Ils sont intégrés comme travailleurs, comme chômeurs, comme étudiants, comme consommateurs, comme citoyens contestataires, et même comme électeurs.

    Il faudra bien que les politiciens européens finissent par se rendre à l’évidence constatée il y a longtemps par Max Frisch : « On a importé de la main d’œuvre. Ce sont des hommes qui sont venus ».

     

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  • A vous les jeunes. Générations sacrifiées.

    A vous les jeunes. Générations sacrifiées.

    La condescendance démagogique, teintée, de mépris avec laquelle le pouvoir actuel traite la « jeunesse », à propos des retraites, est dans la pure tradition des craintes que ressent tout pouvoir qui sait qu’il met, pour ses intérêts immédiats, en péril l’avenir.

    Les conséquences dramatiques des décisions politiques prises aujourd’hui par le pouvoir néoconservateur, seront payées au prix fort par les générations futures.

    De la chair à canon à …. La paupérisation.

    Le capitalisme, et de manière générale tous les systèmes exploiteurs, ont su faire un usage immodéré des jeunes pour servir leurs intérêts.

    Jouant à la fois sur, et pour cause, le manque d’expérience des jeunes, leur enthousiasme, leur vitalité, parfois même, pour les très jeunes, leur immaturité et naïveté, les profiteurs n’ont pas hésité à les transformer en instruments mis au services de leurs intérêts.

    De l’exploitation massive des enfants, à partir de huit ans, dans les mines à l’aube d’un capitalisme triomphant, au 19 siècle en Europe, jusqu’à l’exploitation, aux limites de l’esclavagisme, de ces mêmes enfants, dans les « pays ateliers » de notre époque – dont nous sommes les clients - le Capital, libre d’exercer sa domination, n’a eu de cesse de dominer et asservir.

    Les guerres bien sûr – et la Première Guerre Mondiale plus particulièrement, de même que les guerres coloniales – sont le symbole du sacrifice de générations entières pour le bénéfice des profiteurs et autres marchands de canons.

    Les régimes, complices de tels crimes – et la République n’est pas en reste – ont toujours su manipuler les jeunes pour qu’il aillent donner leur vie pour des raisons qu’ils ignoraient. Les morts ayant droit à l’honneur suprême de voir leurs noms sur un Monument aux Morts, les survivants recevant des médailles dérisoires.

    Les temps ont heureusement changé et il y a fort à parier qu’aujourd’hui, la « chair à canon » - du moins en Europe - ne soit pas aussi mobilisable qu’autrefois. Pourtant les jeunes font toujours les frais d’un capitalisme toujours avide, sinon de chair fraîche, du moins de profits.

    Un avenir plus qu’incertain.

    La destruction programmée du système de retraites par répartition, et de manière générale, la mise à bas des acquis sociaux issus du programme économique du Conseil National de la Résistance, porte évidemment atteinte aux intérêts des plus jeunes, et mêmes des générations à venir. Ce sont eux les plus exposés,… encore plus que les générations actuelles d’actifs qui seront certes touchées, mais dans une proportion moindre.

    La manipulation des politiciens, de droite comme de gauche, qui prétextent un soit disant problème démographique – oubliant en cela, comme par hasard, la compensation de ce « déséquilibre » par les gains de productivité, et donc refusant de poser la question essentielle de la répartition des richesses - va inévitablement aboutir à l’abandon progressif du système par répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle.

    Un telle logique, si elle arrive à s’imposer socialement, est lourde de conséquences pour l’avenir. Outre le fait que le prolongement de l’activité professionnelle va encore plus limiter le nombre d’emplois, le financement collectif des retraites – les actifs payant pour les retraités – va peu à peu s’assécher. Le recours au financement par capitalisation de l’épargne salariale – création de fonds de pensions privatisés - devra prendre le relais avec des conséquences catastrophiques :

    - seuls, celles et ceux qui auront un emploi, et pourront épargner pour cotiser à un fond pension, auront une pension de retraite,

    - la cotisation ainsi capitalisée sera soumise aux aléas des marchés financiers dont on peut apprécier aujourd’hui la fiabilité.

    Le grandes compagnies d’assurance sont les premières intéressées à ce pactole des placements de retraites, alléchées par un nouveau marché fondé sur l’abandon de la solidarité et livrant individuellement, isole, chacune et chacun aux appétits insatiables des financiers.

    Cette réflexion, ce raisonnement, sont bien sûr, à la portée d’un lycéen et d’un étudiant qui n’ont pas besoin d’être « manipulés » - comme voudrait le faire croire le gouvernement - par une quelconque officine politique pour se rendre à l’évidence. Pourtant, celui-ci, avec une mauvaise foi qui n’a d’égal que sa crainte que les jeunes comprennent, leur dénie le droit de s’exprimer sur ce sujet et d’agir en conséquence.

    Démagogie et menace.

    Affirmant cette absurdité absolue qu’ « il faut travailler plus longtemps puisque l’on vit plus longtemps » il déclare sans rire que sa réforme est faite dans l’intérêt des jeunes générations,… prenant ainsi lycéens et étudiants pour de parfaits imbéciles.

    La manipulation gouvernementale n’a pas fait long feu. Expression d’un gouvernement discrédité et largement corrompu (des exemples ?) elle a vite cédé la place à la menace de recours à la violence. Livrés aux brutes policières sous la direction d’un Ministre de l’Intérieur condamné pour racisme (on ne prête qu’aux riches), estropiés et blessés commencent à se compter parmi celles et ceux « pour le bien de qui, la réforme des retraites est faite » (sic). Que fait la BAC (Brigade Anti Criminalité) ( ?) dans des cortèges de jeunes ? Que font les « cow-boys au flashball » dans des manifestations lycéennes et étudiantes ?

    La mobilisation des jeunes est la preuve d’une prise de conscience qui ouvre bien des espoirs afin que le relais soit fait entre les générations qui ont bénéficié, et bénéficient, des acquis sociaux des lendemains de la Deuxième Guerre Mondiale et celles eux qui demain les remplaceront.

    La question des retraites est fondamentale. Elle pose la question de la relation de l’homme au travail,… et de manière plus générale du sens de la vie en collectivité. Laisser le Capital régler la question c’est perdre encore un peu plus de sa dignité.

    Un échec sur cette question, et la porte est ouverte aux profiteurs pour liquider l’ensemble de la Sécurité Sociale qui sera leur prochaine victime.

     

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  • Mon existence est une marqueterie, mais à chacun de composer la sienne...

    Mon existence est une marqueterie, mais à chacun de composer la sienne...

    Il est là ! Venu de nulle part, à dix mètres à peine de moi. Enfin c’est ce qu’il me semble mais, dans le même temps, je ne vois rien autour de lui, ni arbre, ni maison. Il est là et me regarde. Impossible de distinguer les traits de son visage mais, j’en suis certain, c’est bien lui. Debout, très droit, vêtu de blanc, si éclatant et lumineux qu’il semble irréel. J’esquisse un pas vers lui, le bras tendu, le cœur gonflé d’espoir et là, l’image se dissout en une infinité de grains lumineux envahissant l’espace.

    J’ouvre les yeux, tout est calme et sombre. Il fait nuit et je suis couché. Un coup d’œil au réveil : quatre heures passées. Ici, dans ce pays qui est devenu le mien, les rêves qui surviennent à ce moment de la nuit sont appelés visions. C’est l’espace de temps réservé à ceux qui sont partis pour communiquer avec ceux qui sont restés ici-bas. J’ai très envie d’y croire. Un sentiment de paix et de sérénité m’envahit. Mon cœur sourit dans l’obscurité. Je ferme les yeux et me rendors.

    Poussière de lumière ! C’était vraiment cela. Ne dit-on pas que la lumière, du moins celle que nous sommes capables de voir naturellement, est composée d’une multitude de particules en mouvement qui peuvent se décomposer en vibrations colorées ? Cette atmosphère lumineuse qui nous enveloppe, invisible la plupart du temps, nous fait parfois l’honneur de signaler sa présence en déployant de somptueux arcs-en-ciel dans les nuées de fin d’orages.

    J’aime à penser que notre vie est, comme cette magie de la nature, composée de variations de couleurs qui participent à sa réalisation.

    Certains moments sont si sombres, si douloureux, qu’ils nous laissent épuisés, au bord de l’abîme. Ce sont ceux qui se situent dans la zone la plus sombre du spectre, tirant vers l’indigo et le violet. À nous de les déposer avec précaution dans les tiroirs de notre mémoire. Ils sont lourds et fragiles à la fois. La moindre secousse peut les briser et nous anéantir. Viendra le temps où nous pourrons aller les chercher car ils auront leur place dans le tableau de notre vie. Font partie de ces instants les maux, inhérents à la nature humaine, qui jalonnent chaque parcours : maladie, perte d’un être cher, survie au quotidien parmi les rivalités, la haine, la jalousie, etc. De nos jours, il nous faut en plus, absorber aussi les nouvelles du monde et de la planète, que les médias déversent quotidiennement sur les ondes sans précaution aucune. Nous nous retrouvons submergés par des images de violence et agressions, inondations et sécheresse, catastrophes naturelles, guerres, etc. Leur gestion devient problématique pour des individus de plus en plus fragilisés.

    Heureusement, des éclairs lumineux et scintillants nous côtoient et nous insufflent une énergie inépuisable. Eux aussi doivent être entreposés avec soin car c’est en eux que nous trouverons la force de traverser les étapes les plus difficiles de notre voyage. Nous les appelons : amour et amitié, tendresse et fierté, merveilles que la nature nous offre chaque jour, etc. Tout est là, autour de nous, à portée de main. Mais il est de plus en plus difficile de leur faire une place à travers le brouillard de morosité ambiante qui tend à se généraliser.

    Et enfin, éparpillés parmi les précédents, arrivent des souffles si légers et transparents que souvent, par négligence, nous les laissons s’envoler et se perdre dans les méandres qui nous entourent. Pourtant, ils sont indispensables car ils serviront, soit à alléger et aérer les parties trop pesantes, soit à nuancer l’excès de brillance qui déséquilibrerait l’ensemble. Ils nous frôlent au quotidien : sourire d’un inconnu dans la rue, trilles d’un oiseau saluant notre passage sous l’arbre où il est perché, odeurs de pain chaud et de croissants s’échappant de la boulangerie au petit matin, etc. Ils sont multitude.

    Que faire de ces millions d’images et de facettes entreposées dans nos cœurs et nos esprits ? Les laisser en désordre prendre la poussière ? Essayer de leur trouver la meilleure place possible dans le panorama de notre vie ?

    Comme l’artiste devant son œuvre inachevée, le découragement peut parfois nous envahir. Certains jours, aucune inspiration, aucune envie de vivre ne nous habitent. Il faut pourtant rester aux aguets car une étincelle peut surgir à tout moment pour illuminer l’ensemble. Patiemment, il nous faut chercher et placer ces éclats sur la toile de fond qu’est notre vie, en essayant d’en faire une composition vivante et colorée. Le ciment qui maintiendra tout cela en équilibre est l’instinct de vie, ou plus exactement, de survie.

    Au terme du voyage, nous n’aurons sans doute pas eu le temps de terminer notre mosaïque mais, nous aurons peut-être réussi à composer une fresque dans laquelle toutes les teintes du spectre solaire seront harmonieusement entremêlées. Alors, quand le moment viendra, nous pouvons espérer que toutes ces ondes lumineuses s’uniront et se transformeront en une seule, si intense, qu’elle se dissoudra en poussière de lumière.

    Le rêve du début de mes propos est une réalité vécue il y a environ cinq ans. L’homme qui y est apparu m’a été enlevé en un éclair il y a déjà quelques années. C’est lui qui m’a appris à ne pas avoir peur de mes idées, même des plus extravagantes. C’est pourquoi je suis convaincu que, cette nuit-là, il est venu me faire savoir que je ne devais plus m’inquiéter pour lui et que je pouvais poursuivre ma route, sans crainte. Il est devenu poussière de lumière et j’aimerais aussi le devenir un jour.

     

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  • L’enseignement du papillon.

    L’enseignement du papillon.

    Un jour, apparut un petit trou dans un cocon.

    Un homme, qui passait là par hasard, s’arrêta, et durant de longues heures, observa le papillon qui s’efforçait de sortir par le petit trou.

    Après un long moment, le papillon semblait avoir abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit.

    On aurait dit que le papillon avait fait tout ce qu’il pouvait, et ne pouvait plus rien tenter d’autre.

    Alors l'homme décida d'aider le papillon. Il prit un canif et ouvrit le cocon. Le papillon sortit aussitôt.

    Mais son corps était maigre et engourdi; ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine. L'homme continua à observer le papillon, pensant que, d'un moment à l'autre, ses ailes s'ouvriraient et qu'elles seraient capables de supporter son corps pour qu'il puisse enfin s'envoler. Hélas, il n'en fut rien ! Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son maigre corps et ses ailes rabougries. Jamais, il ne put voler."

    Ce que l'homme, avec son geste de gentillesse et son intention d'aider, ne comprenait pas, c'est que le passage par le trou étroit du cocon, était l'effort nécessaire pour que le papillon puisse transmettre le liquide de son corps à ses ailes, de manière à pouvoir voler. C'était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer.

    Parfois, l'effort est exactement ce dont nous avons besoin dans notre vie. Si l'on nous permettait de vivre notre vie sans rencontrer d'obstacles, nous serions limités. Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes. Nous ne pourrions jamais voler.

    J'ai demandé la force... Et la vie m'a donné des difficultés pour me rendre fort.

    J'ai demandé la sagesse... Et la vie m'a donné des problèmes à résoudre.

    J'ai demandé la prospérité... Et la vie m'a donné un cerveau et des muscles pour travailler.

    J'ai demandé à pouvoir voler... Et la vie m'a donné des obstacles à surmonter.

    J'ai demandé l'amour... Et la vie m'a donné des gens à aider dans leurs problèmes

    J'ai demandé des faveurs... Et la vie m'a donné des potentialités.

    Je n'ai rien reçu de ce que j'avais demandé... Mais j'ai reçu tout ce dont j'avais besoin.

    Vis la vie sans peur, affronte tous les obstacles et démontre que tu peux les surmonter.

     

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