MOI - ICH
Bienvenue dans mon nouveau chez moi !
Il m'aura fallu le temps de me décider, le temps de retrouver l'envie (un peu aussi...) d'écrire, de raconter, le temps de prendre le temps...
Voilà donc ce blog que j'aurais du commencer il y a presque deux ans alors que je quittais la France pour m'installer en Allemagne.
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Ce n'est donc pas...
... un blog politique, mon avis, ce que je pense, ce que je crois, mon opinion.
Mais c'est...
...ce que je vois, ce qu'on me demande, ce qui me pose problème, ce dont je me souviens.
Donc,
les aimables visiteurs peuvent attaquer les faits mais pas la personne, les idées mais pas l'homme, les fautes d'orthographes mais pas mon clavier....
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Mais comment font-ils ?
- Par LESTEL Christian
- Le 30/04/2010
- Dans BLOG
Mais comment font-ils ?
Oui, comment font-ils pour sourire autant ? Je parle des hommes politiques, bien sûr. Et des femmes politiques, bien entendu. Entre parenthèse, ça devient un vrai casse-tête, cette histoire. Vous avez remarqué ? On ne peut plus écrire un mot au masculin sans mettre aussitôt un (e) juste après. Exemples : candidat (e), prétendant (e), désigné (e), élu (e), président (e), idi... ( ?)...Avant tout le monde s'en foutait. Maintenant tout le monde fait gaffe. Je ne dis pas que je suis contre, ouh là ! Disons juste qu'à la lecture ça devient un parfois un peu comique. Vous avez des textes, des articles, il y a des (e) toutes les lignes. On marche littéralement sur les (e). Et sur les œufs. Bref. Revenons aux sourires. Comment font-ils (elles) ? Voyez, moi aussi je sais le faire.
Déjà, il y a les poignées de main. Il faudra un jour demander à la main droite de Nicolas d'écrire ses mémoires. Elle en aurait, des choses à dire. Touchée, serrée, empoignée, secouée, triturée, malaxée, caressée (je me fourvoie ! je pensais à Carla) à longueur de journées (non, pas Carla, suivez s'il vous plait, c'est déjà assez compliqué comme ça, la main droite de Nicolas).
Dans quel état elle doit être, le soir, (cette fois arrêtez, pas Carla, la main) ! Il doit la plonger dans la glace pendant au moins une heure ( ???...), Nicolas, pour qu'elle retrouve forme humaine (je parle toujours de la main...). Je me demande s'ils ont des kinés exprès pour ça, les hommes politiques (et les femmes aussi, c'est la dernière fois que je le précise...). Est-ce qu'on leur apprend à serrer les mains d'une façon particulière, est-ce qu'il y a un truc que nous ignorons, nous autres, simples serreurs amateurs. Est-ce qu'il y a des tests de serrage de mains, avant de se lancer dans le métier ? En plus, avec l'âge, les rhumatismes, l'arthrose, l'ostéoporose, la ménopause ( ?), enfin tout ça, ça ne doit arranger les choses. Bonjour, les fractures...
Mais revenons aux sourires. Dès qu'on les voit à la télé, hop, sourire. Ce qui veut dire que dès qu'ils voient une caméra, hop, sourire. C'est comme un déclencheur automatique. Un réflexe pavlovien : caméra = sourire. D'accord, ça fait partie de leur job, de sourire à tout-va, comme de serrer les mains, mais ça ne doit pas être facile tous les jours. Franchement, il y a des moments où on ne doit pas avoir envie de sourire, mais alors pas du tout. Les vacheries des soi-disant copains, les critiques de la presse (quoi que là, pour Nicolas, j'exagère, elles lui sont toujours favorables, une histoire de copinage avec les patrons de presse...), les sondages qui ne bougent pas, les sifflets de la salle, les discours soporifiques et interminables (ceux des autres, naturellement) : toute personne normalement constituée (vous, moi) ferait la tronche. Eux, non. Un grand sourire, d'une oreille à l'autre. C'est bon pour l'image, à ce qui paraît. Ça les rend sympathiques, aimables, gentils, désirables, attirants, séduisants. C'est censé donner envie de voter pour eux. Comme quoi ils sont drôlement contents d'être heureux, rien que pour nos yeux.
Bien entendu, la reine du sourire, c'est Ségolène. Elle les écrase tous, sous le rapport du sourire. Elle, c'est bien simple, je ne sais pas comment elle fait, elle sourit comme elle respire. Pour les caméras, tout du moins. Parce qu'il paraît qu'au naturel elle est plutôt du genre pète-sec. Il paraît... Mais, à l'image, elle est plus que radieuse, elle irradie, elle est carrément radioactive. Elle sourit en parlant, c'est ça le plus fort. Essayez, vous verrez, ce n'est pas si facile que ça. Bon, trente secondes, d'accord, on le fait tous. Mais cinq, dix minutes d'affilée, ne pas arrêter de sourire tout en parlant de ceci ou de cela, c'est quasiment surnaturel. C'est parce que c'est une star. Et c'est bien le problème des autres : qu'est-ce qu'on peut faire contre une star qui sourit tout le temps ? Rien. Elle me fait penser à Chirac. Une star, lui aussi. Qui souriait tout le temps même parfois à mauvais escient...
Dans un tout autre registre, vous avez Michèle. J'ai bien dit : dans un tout autre genre. Elle aussi, elle sourit. En bon petit soldat, elle a bien appris la leçon : caméra = sourire. Le problème, c'est qu'on entend le déclic du bouton, les engrenages du mécanisme. Et qu'on voit distinctement les deux élastiques qui lui coincent le sourire derrière les deux oreilles. Ça doit lui faire un mal de chien aux zygomatiques, elle ferait presque pitié. Un petit conseil Michèle : fais-toi plaisir, laisse tomber le sourire. Le sourire n'est pas obligatoire. Surtout le sourire qui fait peur aux petits enfants.
Tenez, prenez Martine, par exemple. Est-ce qu'elle se soucie de sourire ? Pas le moins du monde. Elle fait la gueule, caméra ou pas. Comme elle engueule tout le monde, elle est parfaitement raccord. Engueuler avec le sourire, ça fait pervers. Alors que là, on s'habitue, on se dit « c'est Martine », et puis voilà. Bon, ça ne la rend peut-être pas follement sympathique, mais au moins elle est nature. On se dit : celle-là, elle ne fait pas de cinéma, elle ne joue pas les enjôleuses, elle ne drague pas. Elle est Martine, point final. Cela dit, un petit sourire de temps en temps, comme ça, en passant, ce ne serait pas non plus totalement rédhibitoire, voyez.
Sinon, il y a l'austère qui se marre. Lui, c'est un cas. Déjà, avoir eu l'idée de dire ça : je suis un austère qui se marre. Gêne dans l'assistance, raclement de gorge, toux discrètes, regards vers les chaussures. Oui, tu disais, Lionel ? Il était peut-être marrant, Lionel, mais il le cachait drôlement bien. En réalité, il est comme Nicolas, il ne sait pas y faire avec les caméras. Austères, ils sont, austères ils resteront. Et le paradoxe, c'est que c'est comme ça que les gens les aime ou du moins les aimait. Honnêtes, sérieux, sincères, pédagogues. Pas marrants du tout. Pas souriants. Et très populaires. Eh oui, ils ont été les rois des sondages, à une époque. Incroyable, non ? Faut croire qu'on avait envie de ça, besoin de ça : des hommes politiques qui refusent la frime, le jeu de la séduction, la démagogie.
Et voilà. Le temps passe. Les temps changent. Ségolène sourit toujours et Nicolas a chassé le naturel...
Mais je pense tout de même à Allison. Pourquoi, me direz-vous ? Je n'ose imaginer le sourire qu'elle va afficher, face à ses invités, son arrosoir transformé en pot de fleur dans la main.
Et ça change tout... -
Savoir prendre des risques en toutes circonstances : cela vous arrive-t-il ?
- Par LESTEL Christian
- Le 30/04/2010
- Dans BLOG
Savoir prendre des risques en toutes circonstances : cela vous arrive-t-il ?
Un jour, à Belfort, avec un ami, nous avions décidé d'essayer un nouveau resto. C'est vrai que c'est agréable d'avoir ses habitudes dans les mêmes restos où l'on se retrouve rituellement, autour d'un bon petit repas. On n'entre, on dit bonjour à la ronde, le patron vous dit bonjour, il vient vous serrer la main, il vous trouve une table, c'est supersympa. De plus, on connaît la cuisine, pas de surprise, ni en bien ni en mal, on sait à quoi s'attendre. Et puis on retrouve des têtes connues, on se salue, on papote, à force on est comme chez soi. Tiens, ça me fait penser à une remarque d'un type dont je ne me souviens pas le nom, qui disait : « J'ai vu un restaurant où c'est écrit : ici, on mange comme chez soi. Si c'est pour manger comme chez soi, autant rester chez soi. » Tout ça pour dire que, si ça a du bon, les chemins connus, il faut parfois savoir sortir des chemins connus. C'est ce qu'on s'était dit, mon copain et moi. On avait entendu dire qu'un resto venait de changer de propriétaire, rue des Troquets (ne cherchez pas, elle n'existe pas, je ne me souviens pas du véritable nom). Et, à ce qu'on disait, ça valait le déplacement. En tant qu'éternel curieux et méfiant de nature, j'ai demandé qui était le « on » de « à ce qu'on disait ». là, c'est devenu extrêmement vague. Apparemment, quelqu'un avait dit à quelqu'un que quelqu'un avait entendu dire que ça valait vraiment le coup. Autant dire que ça m'avait tout l'air d'un tuyau percé.
D'où l'idée en bons fantassins d'aller en expédition, sur le terrain, pour vérifier par nous-mêmes si ça valait vraiment le coup. C'est un véritable métier, fantassin, qu'est-ce que vous croyez ? Sur la devanture, il y avait une grande banderole qui disait : « Changement de propriétaire ». Comme quoi le resto venait bel et bien de changer de propriétaire. Sur ce plan-là, au moins, l'info était béton. On est entré. Il n'y avait personne. A part le patron, je veux dire, qui attendait tranquillement derrière son bar. Il nous a bruyamment et chaleureusement salués, comme si on se connaissait depuis Mathusalem. Et avec, m'a-t-il semblé, comme un grand soulagement. Je me suis même demandé à cet instant si on n'était pas ses tout premiers clients. « Au moins, c'est calme », m'a dit mon ami. C'est tout le problème des resto où l'on va d'habitude : sympas, mais bruyants à mort tellement il y a de monde. Vous savez, bien sûr comment ça se passe : plus il y a de monde, plus c'est bruyant. Plus c'est bruyant, plus on est obligé de parler fort pour s'entendre. Plus on parle fort, plus c'est bruyant. Plus c'est bruyant... J'arrête ma démonstration. Alors que là, non. Un grand silence. A part la radio. Une de ces radios FM qui débite les tubes de l'année à la chaîne, tu déjeunes avec Dalida et Michel Delpech, bien obligé. On a cherché où s'asseoir. On avait le choix, vu qu'on était tout seuls. Le patron nous a indiqué une table dans le fond. Mais visible de la rue. Vous devez savoir que c'est un truc de patron de resto : les premiers clients, tu les installes à une table visible de la rue. Pour que les passants voient les clients et ne paniquent pas en voyant le resto vide.
« Le problème des resto vides, m'a dit mon copain, (pas trop fort, à cause du patron derrière son bar), c'est que tu te demandes pourquoi ils sont vides. Un resto plein, ça rassure, on se dit que ça doit être bon, sympa et tout. Et puis les gens ont besoin d'être avec d'autres gens. Un resto vide, c'est l'angoisse. Ou c'est vraiment trop mauvais. Ou c'est vraiment trop cher. Et c'est vraiment trop vide ». On a médité en silence sur cette forte pensée. Frappée au coin du bon sens, est-il utile de le préciser. N'empêche qu'on y était bel et bien, dans le resto vide. Comme qui dirait pris au piège. D'un autre côté, comme il venait tout juste de changer de propriétaire, est-ce que ce n'était pas normal qu'il soit vide ? Le temps que les clients se risquent, se fassent une idée, passent le mot... Si ça se trouve, avant le changement de propriétaire, c'était nul de chez nul. Et d'ailleurs, me suis-je dit d'un seul coup, est-ce qu'il y avait réellement un resto à cet endroit-là, avant le changement de propriétaire ? Je n'en avais aucun souvenir. En face, oui. En face, il y avait un de nos QG habituels. Mais là, non. Bizarre. Etonnant. Surprenant. Le monde est plein de mystères, me suis-je dit. Juste au moment où le nouveau propriétaire nous a tendu l'ardoise. Après tout, on était venu pour manger. Et pas seulement pour philosopher, d'autant que pour ceux qui me connaisse à cette époque, la philosophie n'était pas mon domaine de prédilection...
Il y avait une formule : entrée plus plat ou plat plus dessert, ou alors, entrée plus plat plus dessert, mais alors là, on explosait le budget. Pour l'entrée, on l'a joué classique : hareng pommes à l'huile. Quand on ne connaît pas, il ne faut pas prendre de risques inutiles. Hareng pommes à l'huile, normalement c'est sans surprise. Après : un foie de veau, un confit de canard. Et, sur l'insistance du patron, des pommes de terre sautées. A la réflexion, pommes à l'huile et pommes de terre sautées, ça ne faisait pas très équilibré mais compte tenu des activités de cette époque un tel excès ne prêtait pas à conséquence. Et tant pis. Faut également savoir faire plaisir à un nouveau propriétaire. Surtout si on reste ses seuls clients. Au café, un autre copain est venu nous rejoindre. Le patron n'en croyait pas ses yeux : tous ces clients dans son restaurant ! C'était l'ami qui nous avait dit : à ce qu'on dit, ça vaut le coup. Lui, il était allé déjeuner ailleurs. Il n'avait même pas confiance dans ses propres tuyaux... Il nous a demandé ce qu'on en pensait. Honnêtement, on lui a répondu : c'est honnête. Comme quoi on allait peut-être y revenir. Voire sans doute. Du coup, il allait peut-être (voire sans doute) se risquer à venir y manger avec des potes. Et puis les potes amèneraient des potes. Quand les gens passeront dans la rue et regarderont par la devanture, ils verront qu'il y a du monde. Pas trop. Juste assez pour ne pas être tout seuls. Et ils diront : ça n'a pas l'air mal, on entre ?
Tout ça grâce à qui ? Grâce à nous. Nous on a pris tous les risques. En vrais fantassins, l'aventure jusque dans la recherche du repas. -
Pourquoi je suis français ?
- Par LESTEL Christian
- Le 12/04/2010
- Dans BLOG
Pourquoi je suis français ?
Je suis français parce que je suis de nationalité française. Que ma nationalité soit d'origine ou acquise, peu importe, pourvu que je me reconnaisse fils d'une nation, c'est à dire d'un ensemble d'humains unis par une communauté de territoire, de langue, de traditions et d'aspirations. Le territoire, c'est ma maison ; la langue en est la clé ; les traditions en sont les fondations ; les aspirations sont les portes et les fenêtres. Le tout, c'est mon présent. C'est ce présent localisable, parlant, historique et prospectif que j'incarne quand je me déclare français. Mon identité est donc plus que ma carte d'identité : c'est un vouloir-être qui m'oblige à réagir contre ceux qui ne veulent pas de la France alors même qu'ils y vivent ou qu'ils en vivent. Mon identité est une action ! L'Histoire qui me porte est aussi l'Histoire que je porte dans un sentiment permanent d'autodéfense. Mon identité est un silence intérieur capable de colères. L'actuel débat sur l'identité nationale corrobore cette évidence. La France gronde en moi comme en chaque Français qui aspire à rester français, car l'actuelle identité de la France est en train de changer l'identité des Français ! Les Français en ont assez, en effet, de vivre au quotidien l'altération de leur être. Etre français, c'est donc être hostile à ceux qui sont hostiles aux lois françaises, à commencer par celles qui sont perçues comme lois du pays d'accueil. Je suis français parce que je dénonce la « nouvelle France » ! Je suis français parce que je suis révolté d'entendre, sur mon sol, des manifestants hurler des slogans antisémites ou soutenir les terroristes du Proche-Orient. Je suis français parce que je ne supporte pas que des drapeaux étrangers ou des banderoles francophobes soient brandis agressivement lors de rencontres sportives ou dans des manifestations de rue. Je suis français parce que je ne tolère plus les personnes qui, sous le couvert de nos lois, font le lit de leur culture en défaisant celui de la République. Je suis français parce que je ne veux plus de ces prêcheurs qui, au nom dune religion, tiennent des discours anti-occidentaux. Je suis français parce que je n'apprécie pas du tout qu'il y ait dans nos banlieues des hommes et des femmes pour voir en Ben Laden un saint ou un héros. Je suis français parce que je n'ai plus la sollicitude que j'avais naguère pour les « sans-papiers » et autres hors-la-loi qui squattent nos églises et méprisent nos droits en exigeant des droits différentiels. Je suis français parce que je n'accepte plus que des élèves ordonnent qu'on réécrive les cours d'histoire au seul motif que l'enseignant leur présenterait une vision exclusivement judéo-chrétienne du monde. Je suis français parce que je ne comprends plus que des étudiants musulmans récusent la mixité, les enseignantes, les enseignants non musulmans, la pensée déiste, encyclopédiste, athée, les Lumières, les cours de littérature, de philosophie, de physique, de biologie, de sport, en un mot tout ce qui gêne leurs convictions célestes. Je suis français parce que je suis excédé de ne plus pouvoir mettre, à Noël, une crèche dans une vitrine ou un sapin dans une école sans déclencher une commission d'enquête. Le Français que je suis en rage d'apprendre qu'un train peut être un lieu de tabassage ou de viol, voire un moyen de transport quasi gratuit pour ces anonymes qui tabassent et qui violent, et dont l'identité, systématiquement tue, se révèle pourtant par ce silence même ! Le Français que je suis serre les poings lorsqu'il entend Dominique Baudis avouer personnellement « ne plus pouvoir sortir dans certains quartiers sans se faire traiter de « sale Français » (FR3 Toulouse, 1999) ! Le Français que je suis souffre de savoir qu'en 2002, François Bayrou qui s'était rendu à Strasbourg à l'occasion de la campagne présidentielle a vu les vitres de la mairie où il se trouvait brisées par des pierres, comme sil était le Mal, et qu'en 2005, Nicolas Sarkozy, visitant une cité « difficile » d'Argenteuil, a été caillassé de la même façon comme s'il était le Diable ! Le Français que je suis n'est pas près d'oublier l'image incroyable du visage de Jacques Chirac couverts de crachats de « jeunes » lors dune visite à Mantes la Jolie, le 4 mars 2002, ni la Marseillaise sifflée en 2001, 2007 et 2008 au stade de France ! Je suis français lorsque je m'insurge contre la tiers-mondisation de nos cités, d'où les autochtones sont chassés au prorata de l'arrivée des étrangers, conformément à une politique immigrationniste suicidaire qui aligne progressivement notre pays sur le Kosovo devenu musulman à 90% en moins de 50 ans ! Je suis français lorsque je vomis le racisme anti-blancs, comme tout autre forme de racisme, et par conséquent, lorsque je tempête contre la discrimination positive » en laquelle j'aperçois l'avancée du « racisme positif » sitôt quelle se fonde sur la couleur, et du « politiquement correct » dans ce qu'il peut avoir d'imbécile et de pleutre ! Je suis français lorsque je fulmine contre les lois françaises appliquées du bout des lèvres dans les « cités » et les « banlieues ». Je suis français en refusant de baisser les yeux quand je croise les occupants de zones hypocritement qualifiées de « non-droit ». Je suis français lorsque je n'entends plus être une victime « ethnique » de la violence ordinaire, que ce soit pour une aile froissée, une priorité refusée, une cigarette que je n'ai pas la chance d'avoir sur moi, un sandwich au jambon jugé « insultant », un geste ou un mot interprété de travers, ou le simple fait d'être là. Je suis français quand j'anticipe les violences qui n'auraient pas manquer d'éclater dans tout l'Hexagone au soir du 18 novembre 2009 si la victoire frauduleuse de l'équipe de France de football avait été obtenue non contre l'Irlande mais contre l'Algérie. Je suis français quand je constate, scandalisé, que les fêtes du Nouvel An célèbrent le renouvellement flambant neuf du parc automobile ! Je suis français quand j'exige que soient sévèrement punis ceux qui téléphonent aux pompiers et aux médecins pour les faire tomber dans d'immondes traquenards. Je suis français quand s'agitent en ma mémoire les voyous qui saccagent nos lieux de vie parce qu'un des leurs s'est tué accidentellement au volant d'un véhicule volé, et qui, profitant de ce drame, jettent par la fenêtre de leur immeuble réfrigérateurs, machines à laver, téléviseurs et autres objets « anodins », défoncent les devantures de locaux et de magasins à la voiture bélier, attaquent les commissariats au lance-roquette, accueillent les forces de l'ordre à coups de pierres, de boules de pétanque, de cocktails Molotov, de revolver ou de fusil, incendient tout ce qui peut brûler, trafiquent la poudre, les véhicules et les armes... quand ils ne s'engagent pas dans des cellules terroristes pour semer sur notre sol ou ailleurs la dévastation et la mort ! Je suis français quand des rappeurs veulent « niquer la France », quand Houria Bouteldja traite mes compatriotes de « sou chiens », quand je dénonce l'islamisation de mon pays comme des pays européens, quand je plaide pour une Europe laïque et féministe, quand j'admire Malek Boutih, Malika Sorel, Hamid Zanaz, Kébir Jbil, Pascal Hilout, Sihem Habchi, Abdennour Bidar... tous issus de l'immigration et tous honneur de la France par leur engagement authentique en faveur des valeurs républicaines. Je suis Français quand je soutiens les Droits de l'Homme, quand j'en appelle à l'universel par la femme qui est l'Homme et par l'Homme, qui ne vaut que par l'universel. Je suis français plus que jamais quand, au nom de cet universel, je pense aux Français qui ont donné leur vie non seulement pour que je n'aie pas à donner la mienne, mais encore pour que je puisse vivre les valeurs qui les ont tenus debout quand tout s'écroulait autour deux. Ces valeurs ne doivent pas être noyées dans je ne sais quelle honte nationale : c'est par elles et pour elles que je suis ce que je suis. Je suis français par résistance !
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Rosalie et Brunie
- Par LESTEL Christian
- Le 17/03/2010
- Dans BLOG
Rosalie et Brunie.
J’aurais peut-être dû y aller. Mais où, pensez-vous ? Mais au Salon de l’Agriculture, bien sûr. Je sais qu’il est fermé depuis déjà deux semaines, ça ne fait rien, j’aurais dû y aller tout de même. Après tout, c’est le dernier salon où l’on se pose. Je serais allé dire bonjour aux vaches Rosalie et Brunie. Je suis sûr qu’elles auraient apprécié. Je suis un ami des vaches ne serait-ce que pour le lait, demandez à ceux qui me connaissent. Surtout depuis qu’on les a traitées de folles. Nous, les humains, qui traitons les vaches de folles ! C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Heureusement qu’on entend pas ce qu’elles se disent, sur nous, le soir, entre copines, au fond de l’étable. Parce que, comme cinglés, on se pose là. Les vaches ne nous arrivent pas à la cheville. Depuis la plus haute antiquité, l’homme est un loup pour l’homme. Alors que la vache est une vache pour la vache. Et ce n’est pas la visite express (et pour la fermeture seulement) de l’agité de l’Elysée qui les aura fait changer d’avis. Même pas capable de rester cinq minutes à leur faire la conversation. Pas le temps de leur faire des compliments, de leur caresser la croupe. Des vaches qui viennent exprès pour ça, qui se sont pouponnées, brossées, peignées, manucurées, pour se montrer sous leur plus beau jour. Allez hop, une demi-heure pour faire le tour du Salon au galop, juste le temps de rouler dans la farine une fois de plus ces pauvres paysans, et il se casse. C’est pas beau de snober les vaches. C’est vraiment pas élégant. A mon avis, il n’a pas intérêt à aller se montrer dans les cours de ferme. Les vaches ont de la mémoire. Alors, que lorsque le patron est venu quelques jours auparavant, tu parles si elles étaient contentes ! Chirac, l’homme qui sait parler à l’oreille des vaches. Sous leurs grands cils rimmellisés, elles le couvraient des yeux. Il aura au moins fait ça, Chirac : rehausser notre prestige auprès des vaches. Ce n’est pas rien.
Mais il n’y a pas que des vaches, au Salon de l’agriculture. Il y a des chevaux gros comme des locomotives, capables de tirer derrière eux des tonnes d’arbres, de pierres, de tout ce que vous voulez. Quand j’était jeune, j’en connaissais personnellement deux, chez mon copain, fils de paysans. L’un s’appelait Pleurot. L’autre, Fagros. J’adorais crier : « Hue, Pleurot ! Hue Fagros ! ». Comme ils étaient sympas, ils faisaient mine de m’obéir. Ils étaient costauds, mon vieux, de vrais mastodontes. Pacifiques et gentils, d’accord. Mais ils me foutaient tout de même un peu la trouille. Un coup de sabot malencontreux, et hop, écrabouillé. J’en connais à qui s’est arrivé, pas très joli à voir le résultat. C’est comme les cochons. C’est rigolo, les cochons, avec leurs petits yeux et leur bouche qui se marre sous le groin. Mais quand c’est très gros, c’est nettement moins rigolo. Je sais de quoi je parle : j’en ai fréquenté chez le Pierrot. Je les trouvais très méchants. Il faut dire que j’étais nul à cette époque. Il n’a pas fallu longtemps aux cochons pour s’en apercevoir. Alors ils n’ont fait rien qu’à m’embêter. Sales bêtes. Les cochons qu’on voit au Salon ne sont pas sales du tout. Ils sont propres, mon vieux, nickel chrome. Passés au jet, à la brosse, à l’éponge, au polish. Comme quoi, les cochons ne sont pas sales par nature. Si on ne les met pas dans la boue, dans le fumier, dans le purin, ils sont mignons comme tout. De toute façon, dans les usines à cochons, ils ne sont ni propres ni sales ni rien du tout. Ils bouffent. Comme des cochons. En attendant l’abattoir. C’est triste. Remarquez, j’ai passé mon enfance à la campagne et souvent j’entendais en allant à l’école les cris des cochons égorgés par le Pierrot. C’est triste à dire, mais l’homme à cette faculté rare de s’habituer à tout.
Sinon, au Salon de l’agriculture, il y a aussi des poules, des coqs, des oies, des canards, de la volaille en pagaille. Les poules sont mes copines (j’ai d’ailleurs gardé « ce trait » une bonne partie de ma vie..). Je peux passer des heures à les regarder farfouiller avec leurs pattes dans la cour de ferme en faisant leurs petits bruits de gorge. Les coqs, eux, ne sont pas du tout mes copains. Ils sont beaux, je ne dis pas le contraire. Mais se faire réveiller par un coq à cinq heures du matin, franchement, ce n’est pas humain. Un coq qui chante à cinq heures du matin réveille un autre coq. Qui se met à chanter à cinq heures dix. Lequel réveille un troisième coq. Qui se met à chanter à cinq heures vingt. Et c’est parti, non-stop, jusqu’à huit heures. Qui est une heure décente pour se lever, même à la campagne. De toute façon, à l’heure où je vous parle, il pleut sur la campagne. Il pleut non-stop, depuis au moins huit heures ce matin. Il pleut sur les vaches, sur les chevaux, sur les cochons, sur les poules, sur les coqs, sur les oies, sur les canards. Et sur les humains. Sur moi, en particulier. L’herbe est verte, je ne dis pas le contraire. Mais l’homme ne vit pas seulement d’herbe verte. Il vit aussi de soleil. J’entends une certaine amie dire que je dis encore du mal de la Bretagne parce que je dis qu’il pleut. La faute à qui ? Au moins, au Salon de l’agriculture, il ne pleut pas. On est au sec. Il fait chaud. Les bêtes croient qu’il fait beau dehors. Ça leur donne le moral. Et puis tous ces gens qui viennent les admirer, c’est bon pour leur ego. Elles sont comme tout le monde, qu’est-ce que vous croyez ?
Sans faute, j’irai au Salon de l’agriculture l’année prochaine… Retrouver une partie de ma jeunesse. Car, regardez bien autour de vous, dans nos campagnes, voyez-vous encore beaucoup de vaches dans les champs ? Si vous avez la chance d’habiter dans un charmant petit village campagnard, entendez-vous encore le chant du coq le matin ?
Non, plus beaucoup du moins. A qui la faute me direz-vous ? Mais à l’homme bien sûr. Celui qui veut habiter à la campagne mais qui n’accepte pas les bouses de vache sur la route. Celui qui veut habiter à la campagne mais qui poursuit en justice, le cultivateur d’à côté pour nuisances sonores (le coq à cinq heures du matin, vous vous souvenez !). Oui, mesdames, messieurs, nous avons trouvé le moyen de faire disparaître de nos campagnes tous les animaux qui accompagnaient notre jeunesse et nous nourrissaient sainement…
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La Bande-annonce
- Par LESTEL Christian
- Le 17/03/2010
- Dans BLOG
Les bandes-annonces.
Voulez-vous la preuve décisive, irréfutable, accablante de la scandaleuse partialité des média ? Ne bougez pas, je vais vous la donner. Je pourrais vous parler des récentes élections régionales mais j’ai beaucoup mieux. Il y a déjà quelques temps, je me souviens, Saint-Etienne avait battu le PSG 2 à 0 (c’est du foot). Une magnifique victoire, nette et sans bavure. Or, qu’avions-nous entendu, à la radio, à la télé, qu’avions-nous lu dans les journaux ? Des cris, des pleurs et des lamentations : encore raté pour le PSG, vraiment dommage pour le PSG, rien ne va plus au PSG, mauvaise passe au PSG, etc… Tout sur le pauvre petit PSG. Rien sur Saint-Etienne. Autant dire que pour les médias seul compte le sort du PSG. Qu’il se soit fait battre était devenu une catastrophe nationale. Mais que Saint-Etienne ait gagné (et de quelle façon !), tout le monde s’en foutait. Or, mesdames, messieurs, je vous le demande, qu’elle est l’information la plus objective : « Saint-Etienne bat le PSG » ou bien « Le PSG encore battu » ? Mais les médias n’en ont que pour Paris et son équipe à la ramasse, soutenue pas ses tarés de supporters à la noix. Saint-Etienne, c’est où ? Ils font du foot, à Saint-Etienne ? Heureusement que je suis là pour dénoncer l’ignominieux parti pris par les médias à la solde du grand capital.
Bon. J’arrête de dire du mal des médias. En vérité, les médias sont très utiles. Grâce à eux, on sait enfin ce qu’il y a de meilleurs pour nous. On a eu, les meilleurs lycées, les meilleurs prépas, les meilleurs hôpitaux, les meilleures maternités, les meilleures destinations de vacances, les meilleurs dirigeants… On n’aura vraiment plus aucune excuse si on n’est pas les meilleurs. Ou alors c’est qu’on le fait exprès. J’attends avec intérêt, les meilleurs garagistes, les meilleurs bars, les meilleurs coins de pêche… Mais aussi (il faut penser à tout) les meilleurs cimetières. Comme ça, on sera paré pour tout.
Parlons plutôt des bandes-annonces. Une bande-annonce est censée nous montrer les meilleurs moments d’un film dans le minimum de temps. Pour nous appâter, nous donner envie, nous faire saliver. J’adore les bandes-annonces, presque autant que le film que l’on doit voir juste après. Le film, une fois qu’on l’a vu, on sait ce qu’on en pense. Enfin, plus ou moins. On a plutôt aimé, ou plutôt détesté. Ou plutôt ni l’un ni l’autre. Une bande-annonce, c’est du virtuel, de la promesse. C’est comme la première rencontre avec une femme : tout est ouvert, tout est encore possible. Juste quelques images. Et débrouille-toi avec ça. A toi de te faite ton cinéma. Vous avez des bandes-annonces qui vous horripilent ou vous font hurler de rire tellement elles sont ridicules. Vous vous dites : ce film-là, je n’irai certainement pas le voir, tu peux toujours courir. Or si ça se trouve le film est vachement bien. Ça s’est vu. En tout cas, à moi, ça m’est arrivé. Un copain qui me dit : au fait, t’as vu « Miracle en Auvergne » (cherchez pas, ça existe pas) ? T’es fou ou quoi, je lui réponds, t’as vu la bande-annonce ? La bande-annonce, d’accord ; il me dit. Mais le film, lui, est absolument épatant ! A l ‘inverse, vous voyez une bande-annonce pleine d’humour, de finesse, d’intelligence. Vous vous précipitez pour voir le film dès qu’il sort. Une daube ! En fait, tout ce qu’il y a de bien est dans la bande-annonce. Le reste est nul. Soit trente secondes sur quatre-vingt-dix minutes. Ça ne fait pas beaucoup. Mais le pire, c’est quand la bande-annonce tue elle-même le suspense. Quand elle donne la chute, le dénouement. En trois images, vous avez compris que ce sera un happy end. Les amoureux brouillés à mort vont se réconcilier. La petite fille retrouvera son papa chéri. Ou alors, tout au contraire, vous voyez le héros se faire descendre, trois balle dans le buffet, raide mort. Ça ne vaut même plus le coup de voir le film. Remboursez !
Il faut dire que c’est un peu mission impossible, une bande-annonce. Ramener un film entier à quelques images, c’est limite débile. On peut aussi dire que, vu la contrainte, c’est tout un art. Etre basique, mais pas trop. Subtil, mais pas trop. En dire assez, mais pas trop. Créer du désir. De la frustration. Mais aussi du plaisir. Surtout qu’une bande-annonce passe au milieu d’autres bandes-annonces. Qui, toutes, veulent décrocher la timbale. Que la meilleure gagne ! La preuve de l’importance de la bande-annonce, c’est ce dialogue qu’on entend si souvent : t’as vu « Miracle en Auvergne » (cherchez pas, ça n’existe toujours pas), non, mais j’ai vu la bande-annonce. Preuve qu’on l’a quasiment vu, Miracle en Auvergne. Qu’on en sait suffisamment pour en discuter. Avec, sur celui qui l’a vu, cet incomparable avantage : on n’a pas eu le temps d’être déjà déçu.
C’est comme les émissions politiques à la télé, quand les candidats viennent vanter leur programme, leurs idées, leur personne. Vous allez me dire que deux heures au lieu de quelques secondes, ce n’est pas exactement la même chose. Mais si ! Quelques secondes pour un film de deux heures, c’est pareil que deux heures pour un mandat régionale. A la télé, les candidats essayent de nous donner envie de voir le film dans son entier. Ils nous appâtent. Ils nous font rêver. Et nous, on est comme avec les bandes-annonces. Si l’émission est raté, est-ce que ça veut dire que le film sera raté ? Si elle est réussie, est-ce que le film sera réussi ? Pas facile de prendre les paris. La télé, c’est de l’émotion, de la séduction, du suspense. Cinq ans de réalité, c’est une autre paire de manches. T’as vu le quinquennat ? Et pourtant, j’avais vu l’émission…
J’ai gardé le meilleur pour la fin. La question de fond : la vie est-elle une bande-annonce ? Et si oui, de quoi ?
Je ramasse les copies dans une heure et demie.
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Pourquoi ce conflit israélo-palestinien ?
- Par LESTEL Christian
- Le 01/03/2010
- Dans BLOG
Pourquoi ce conflit israélo-palestinien ?
Le conflit israélo-palestinien n’est pas un western, c’est une tragédie. Dans un western, il y a les bons et les méchants ; dans une tragédie, tout le monde a raison (ou a tort).
Le judaïsme antique avait deux faces : une religion traditionnelle où les prêtres faisaient des sacrifices d’animaux dans un temple ; une religion d’assemblée où les croyants se réunissaient dans des synagogues pour écouter et méditer les Ecritures.
En l’an 70 de notre ère, le futur empereur Titus avait écrasé une insurrection juive en détruisant le temple de Jérusalem.
En l’an 135, l’empereur Hadrien dispersa les juifs, à la suite d’une nouvelle insurrection.
Le judaïsme devint alors une religion dispersée - la diaspora -, sans temple, gardant seulement la nostalgie de la Palestine (« l’an prochain à Jérusalem »).
Ce que nous voyons au journal télévisé, ce sont les soubassements du Temple détruit, le mur des Lamentations ; et les mosquées qui furent construites sur son esplanade, le dôme d’Omar et El-Aqsa. Les juifs restés en Palestine sont devenus chrétiens, puis musulmans (à l’exception d’une petite communauté autorisée à revenir en 394).
Ceux de la diaspora se sont établis un peu partout dans le monde autour des synagogues qui s’y trouvaient déjà (voir les épîtres de Paul).
Il y eut beaucoup de conversions au judaïsme, depuis les tribus berbères du Maghreb jusqu’aux castes dirigeantes du royaume turc des Khazars. Il y aura même un Etat juif sur la Volga. D’où la difficulté d’expliquer que Sharon, de type slave, est plus sémite qu’Arafat, lequel correspond trait pour trait à la caricature du juif Süss…
Au XIXe siècle, les juifs étaient nombreux dans l’empire ottoman et dans celui des tsars. Chez les Turcs, ils n’étaient pas inquiétés, alors que chez les russes sévissaient les « pogroms » (émeute antisémite). La populace brûlait les maisons sans que la police tsariste intervînt.
A cette époque, un intellectuel juif viennois, Théodor Herzl, pensa que ce scandale ne pouvait plus durer. Comme les Etats-nations étaient alors à la mode, il eut l’idée d’en créer un pour servir de refuge aux persécutés israélites. En 1896, il publia son livre « L’Etat juif ». L’affaire Dreyfus, qui le fit désespérer un moment de la République française, ne fut pas étrangère à son projet. Le « sionisme » était né (Sion, l’un des noms bibliques de Jérusalem). Herzl aurait bien accepté pour refuge l’Ouganda, mais en définitive, comme tous les textes de la Bible parlent de la Palestine, le congrès sioniste décida de créer le refuge dans le pays d’origine du judaïsme. Rien que de logique…
Le malheur fut que ce pays était, depuis presque deux millénaires, occupé par d’ex-juifs et des Arabes musulmans (ou chrétiens). On y trouvait quelques communautés ferventes à Safed, à Jérusalem, à Hébron, mais elles étaient minuscules.
Les sionistes refoulèrent cet aspect déplaisant de la réalité. Herzl alla négocier avec le sultan et , quand on lui allégua la présence d’Arabes en Palestine, il avança l’argument du caractère nomade (bédouin) et non sédentaire de ces derniers. Ce qui est faux, beaucoup d’Arabes palestiniens étant agriculteurs. Les premiers colons sionistes, encouragés par les Rothschild, achetèrent des terres pour transformer les commerçants et les tailleurs de la diaspora en paysans semblables à ceux de la Bible.
En 1918, l’empire turc disparut.. Les Anglais avaient à la fois promis l’ »indépendance » aux Arabes et un « foyer » aux sionistes - Lawrence et Balfour !
Le mouvement sioniste prit de l’ampleur à la suite de la révolution soviétique et de l’indépendance de la Pologne. L’émigration vers la Palestine fut valorisée (c’est une « aliyah », une montée). L’élite dirigeante israélienne est issue de l’Est européen (juifs de Lituanie ou de Pologne). Les disputes, puis les heurts, se multiplièrent entre les communautés rurales juives (les fameux kibboutz) et les agriculteurs arabes. La ville de Tel-Aviv absorba rapidement Jaffa. On comptait 200 000 juifs en Palestine en 1925, 400 000 en 1935 et 700 000 à la veille de la guerre mondiale, la Palestine étant sous protectorat anglais.
Pendant la guerre, les juifs de Palestine jouèrent le jeu de l’Angleterre. Ils formèrent des unités israélites, alors que le mufti de Jérusalem (par antisémitisme) fut pro-allemand. En 1945, les puissances victorieuses prirent brutalement conscience de la Shoah et furent saisies de remords tardifs. L’Holocauste légitimait la pensée de Herzl aux yeux des nations. Sans le choc frontal de la destruction des juifs d’Europe par les nazis, jamais l’URSS, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis n’auraient joué cette carte. L’ONU accepta en 1948 la création d’un Etat juif en Palestine. Les juifs de Palestine (le Yichouv) n’attendaient que cela. Les Etats arabes émancipés au même moment - Syrie, Jordanie, Irak, Egypte (les Anglais y restant très présents jusqu’à Nasser) - ne l’admirent pas. Leurs armées envahirent le nouvel Israël. N’ayant jamais combattu, les armées arabes n’étaient pas aguerries. Les Anglais s’étaient méfiés du progermanisme des arabes et, contrairement aux Français, ne les avaient pas employés contre Rommel. La Haganah, devenue Tsahal, était aguerrie et bien équipée (par les Russes et la Tchécoslovaquie). Elle gagna la guerre d’indépendance. Des centaines de milliers de paysans palestiniens prirent la fuite (le moins que l’on puisse dire est que les dirigeants sionistes ne s’y opposèrent pas ; on cite le nom de quelques villages incendiés) et quittèrent leurs fermes. L’ « indépendance » des uns fut la catastrophe (la « Nakbah ») des autres. Israël avait gagné ses frontières de la « ligne verte », depuis reconnues par l’ONU, donc légales.
En 1956, Israël participa, sans profit, à la funeste expédition franco-anglaise sur le canal de Suez, se faisant encore un peu plus mal voir des Arabes.
Cependant, peu à peu, les Palestiniens de l’ouest du Jourdain devenaient mentalement des Jordaniens. On s’acheminait vers une reconnaissance réciproque de facto. La guerre des Six Jours, en 1967, remit tout en cause. En quelques journées, du 5 au 10 juin, les chars de combat et les avions Mirage de Tsahal anéantirent complètement les armées jordanienne, syrienne et égyptienne (les Irakiens n’eurent pas le temps d’arriver). Tsahal démontra qu’elle était (et demeure) la meilleure armée du Proche-Orient. Elle alla faire sécher son linge sur le canal de Suez (allusion à une chanson des soldats anglais de la guerre mondiale : « Nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried. ») Les territoires jordaniens à l’ouest du Jourdain devinrent « les territoires occupés ». Le plateau syrien du Golan fut occupé.
L’armée d’Israël, armée de conscription (trois ans de service pour les garçons et deux ans pour les filles), est une admirable armée. Comment ne pas se réjouir en imaginant la tête que doit faire Hitler, s’il regarde les magnifiques combattants juifs sur leurs Panzer, lui qui les méprisait tant ! Les généraux des Six Jours font penser à Rommel, ou à Leclerc. Cela prouve encore une fois que la valeur au combat dépend de la motivation. Les « sionistes » qui s’illustrèrent héroïquement lors de la révolte du ghetto de Varsovie (en 1943) n’avaient d’ailleurs que mépris pour la passivité résignée de certains juifs de la diaspora.
Mais, triomphe militaire, cette guerre de 1967 fut une terrible faute politique. De gaulle avait prévenu, à la veille du conflit, l’ambassadeur d’Israël : « Vous avez bénéficié jusque-là de circonstances exceptionnelles. Contentez-vous de ce que vous avez. Si vous dépassez la « ligne verte », croyez-en mon expérience, vous allez devenir des occupants », dit-il en substance au diplomate. L’«ubris » emporta le sionisme. Victoire des armes à la Bonaparte, cette guerre fut un désastre géopolitique. Avec elle naquit une conscience nationale palestinienne qui s’exprima dans l’OLP, présidée par Arafat depuis 1969 jusqu’à sa mort en 2004.
Le 6 octobre 1973, le successeur de Nasser, allié aux Syriens, lança une violente attaque surprise (le jour de la fête juive du Kippour) prouvant que les Arabes aussi savaient se battre. Les chars syriens descendirent sur le lac de Tibériade. Le génie militaire du général Sharon, qui contre-attaqua avec ses blindés au-delà du canal de Suez vers le Caire, sauva Israël (Sharon est un grand général. Sera-t-il un grand politique ? Il n’y a qu’un Bonaparte ou un De Gaulle par siècle). L’alerte avait été chaude. Tsahal, erreur fatale, avait sous-estimé l’adversaire. Ayant compris la leçon, Israël se hâta de conclure la paix avec Sadate, au prix de l’évacuation du Sinaï. Ce qui valut au président Sadate, qui n’avait pas craint de se rendre en personne à Jérusalem, d’être assassiné par un intégriste musulman le 6 octobre 1981.
Après une vaine occupation du Liban, Israël se trouva confronté, non plus à des armées, mais à une résistance. Il le compris et, en septembre 1993, admit la mise en place d’une Autorité palestinienne dans les territoires occupés. Le lucide général Rabin le paya de sa vie, assassiné en novembre 1995 par un intégriste juif. Depuis cette date, le « processus de paix » patine et les « intifadas » (révoltes des pierres) palestiniennes se succèdent, aggravées par un terrorisme aveugle.
Israël en Palestine évoque Sparte au Péloponnèse, camp militaire au milieu des Hilotes.
Les deux légitimités, l’israélienne et la palestinienne, sont incontestables.
La légitimité d’Israël n’est cependant ni religieuse ni raciale ; elle est historique. Elle procède du sang versé et des sacrifices consentis par les colons juifs.
A l’inverse, les Arabes occupent depuis des temps immémoriaux un territoire qui jusqu’au XXe siècle ne leur était contesté par personne, les Ottomans étant puissance protectrice.
A l’immense tragédie de la « Shoah », on ne peut objectivement pas comparer la « Nakbah » ; mais, subjectivement, l’Arabe palestinien pense le contraire. Le monde arabe a l’impression qu’on lui demande de payer la facture nazie. Si la haine était excusable (elle ne l’est jamais : même quand il faut combattre, on doit le faire sans haine), le jeune sioniste devrait haïr l’Allemand et non l’Arabe. En sens contraire, Israël est devenu pour les Arabes la « bonne excuse » qui les empêche de se moderniser. Si tous les maux viennent d’Israël, il suffit d’attendre sa disparition (ou de la hâter en se faisant sauter).
Quant au mécanisme qui conduit de jeunes Français musulmans maghrébins à détester leurs compatriotes maghrébins d’origine comme eux, parce qu’ils sont de religion juive, il est aberrant : ni les uns ni les autres n’ayant rien à voir avec le Proche-Orient. « Maghrébin » veut dire « occidental » ; le Maghreb, c’est l’ « Occident » des Arabes d’orient. On est là en plein déni de la réalité française.
En Palestine, la seule issue admise intellectuellement par la plupart serait la coexistence d’un Etat juif et d’un Etat palestinien. Pour cela, il faudrait que les Arabes acceptent les faits. Pour cela, il faudrait aussi qu’un de Gaulle israélien fasse évacuer les « implantations » des territoires, donc prenne le risque de faire tirer Tsahal sur des juifs, comme l’armée française finit par tirer sur l’OAS, à Bab el-Oued. On voit que le chemin est ardu…
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Monde ordinaire ou monde parallèle ?
- Par LESTEL Christian
- Le 04/02/2010
- Dans BLOG
Monde ordinaire ou monde parallèle ?
Il y a peu de temps, je me trouvais dans une salle d’attente. Et pour passer le temps je me mis à parcourir un des magazines à ma disposition sur la table. Sur la couverture du magazine, quatre sujets : « les tornades », « le paradis sauvage en France », « les chasseurs de trésors » et « 19 milliardaires cherchent l’âme sœur. Et si c’était vous ? ». Avec cette invitation centrale : « Bienvenue dans le monde réel ».
Certains philosophes se sont échinés depuis des siècles à démontrer que le réel n’est qu’une fabrication de nos sens ou de notre entendement. Certains courants religieux nous ont conduits à penser que ce que nous appelons réalité n’est qu’illusion. La science, quant à elle, nous prouve que lorsque nous voyons un objet nous ne faisons que décoder la façon dont la lumière mobilise les terminaisons nerveuses de nos yeux. Ici, le magazine nous dit qu’il faut considérer comme réel ce qu’il nous montre : milliardaires esseulés, catastrophes, événements extraordinaires, etc…
Mais, surtout, le magazine propose une définition du réel : n’est réel que ce qui est dans un journal. Le réel, c’est donc la bulle médiatique. Hors de la représentation médiatique, point de réalité. Le journalisme, censé être le miroir critique du monde, est devenu le point d’où émerge le monde. Les événements ne sont plus pensés qu’en fonction du « choc » qu’ils peuvent occasionner dans les médias. Cela jusqu’à l’heure où ils se produisent : un événement est pensé pour pouvoir être couvert par le journal de 20 heures. Dire qu’un journaliste « couvre » un événement est d’ailleurs significatif de ce qui tient lieu désormais de réalité. Cette idée d’une réalité réduite, rétrécie, fabriquée, est énoncée dans un étonnant concept formé aux Etats-Unis pour désigner les techniciens des médias : ce sont des « professionnels de la réalité ». les médias sont devenus des sites de production du réel. « Bienvenue dans le monde réel » signifie moins « je parle de ce qui est réel » que « n’est réel que ce dont je parle ».
Cette prétention émane d’un journal à l’option éditoriale particulière, centrée autour du spectaculaire. Or, un événement ne se résume pas à cet aspect. Les événements sont des processus, des modes de transformation, des flux, des devenirs. Et non pas le processus gelé à l’un de ses points de paroxysme. Sinon, cela se résume à calibrer l’événement sur son unique capacité à produire des affects et de l’émotion. Considéré de cette manière, l’événement perd de sa substance et se transforme en cliché. Mais cet événement dévitalisé constitue pourtant l’unité de base d’un mode de fonctionnement social centré sur les médias et la médiatisation. Des jeux et du cirque : la logique de l’arène revient. Les médias chauds remplacent ce média froid qu’était le livre. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont vocation à définir ce qu’est la réalité. Généralisé, cela fabrique une collectivité caractéristique de ce que le philosophe allemand Peter Sloterdijk appelle le fascisme de divertissement.
Alors, une question soudain nous assaille : si le monde du magazine est le monde réel, ceux qui vivent dans le monde ordinaire vivent-ils dans un monde parallèle ?
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La burqua de Djamila, ne fait pas la Française!
- Par LESTEL Christian
- Le 04/02/2010
- Dans BLOG
La burqua de Djamila, ne fait pas la Française!
La burqua revient une fois encore sur le devant de la scène. Les politiciens sont de nouveau sur le front avec tout ce que cela implique… Mais qu’en est-il exactement ? Que revendiquent ces jeunes femmes françaises d’origine magrébine ? Que dit exactement le Coran ?
Depuis quelques années, en France comme un peu partout en Europe, des jeunes femmes se drapent dans une tenue foncée allant jusqu’à voiler complètement leur visage. En France, les services concernés ne recensent qu’environ 500 cas. Pour autant, le tapage médiatique fait autour de ces « tenues », force le citoyen que je suis à m’interroger.
Il y a quelques temps, Djamila drapée dans son martyre et ses divins bandages, demandait justice. Licenciée pour avoir porté le voile islamique à son travail, elle exigeait sa réintégration mettant sa foi en avant. Qui se permettrait de violer sa liberté de conscience ? Djamila invoquait « deux versets du Coran ». Allons-y voir donc…
Sourate 44, verset 31 : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d’être chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atours, de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines. »
Sourate 33, verset 59 : « Dis aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles. »
Ainsi Dieu, parmi bien d’autres injonctions, ordonne à Djamila de baisser son regard et de se voiler. Elle se voile, mais elle ne baisse pas son regard, en tout cas pas à la télévision. Le Coran prescrit aussi, Sourate 4, verset 34 : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elle. » Djamila est au contraire pour l’égalité. Excellent choix, mais pas très coranique. Dans le même verset, il est dit : « Si vous craignez l’infidélité de vos épouses, frappez-les. » Djamila est contre. Elle a raison. En fait, elle choisit dans le Coran ce qui l’arrange, ou plutôt ce qui nous dérange. Elle a trouvé dans le voile non pas la vérité coranique dont Djamila se fiche, nous venons de le démontrer, mais un point de rupture avec les autres Français. Tracer des lignes de partage derrière lesquelles on rassemble ses partisans, c’est la définition même de la politique.
Les maîtres qui inspirent Djamila sont les tenants d’un courant politique (l’islamisme) et elle remplit sa tâche de militante intégriste, pas ses obligations religieuses. Car le voile qu’elle a choisit dit tout de sa politique. Regardez bien le voile de Djamila, il truffe tous les journaux. Ce n’est pas n’importe quel voile. C’est un uniforme, l’uniforme des intégristes. La candeur démocratique ne doit pas se faire posséder par l’imposture. J’ai servi pendant une période au Maroc en 1978, ce voile était totalement inconnu. Les femmes se dissimulaient sous une pièce d’étoffe en laine posé sur la tête, tombant jusqu’aux chevilles et qu’on remontait au visage. Beaucoup d’autres, préféraient le Safsari en soie blanche ou la takrita, simple foulard carré noué au cou. Toutes les femmes se coiffaient ainsi au sud de la Méditerranée, musulmanes, juives ou chrétiennes. C’était le vêtement traditionnel comme le pantalon bouffant et la blouza boutonnée. Mais les voiles de bonne sœur chrétienne, comme celui de Djamila, personne n’en avait jamais vu… sauf sur les religieuses catholiques. Par contre, en Irak, surtout chez les Kurdes, dans quelques régions de Syrie, en Arabie Saoudite et généralement en Orient, il n’était pas rare qu’on s’encapuchonne de la sorte. Puis apparut le voile de Djamila. Sanglées de bandelettes, le visage encadré d’une guimpe telle des momies en leurs sarcophages, quelques jeunes filles brandirent ainsi leur piété toute neuve alors que leurs camarades garçons se laissaient pousser des barbes pubères. Un tonnerre d’éclats de rire accompagna cette bouffonnerie. Les filles qui singeaient les femmes des Frères musulmans égyptiens, on les baptisa les « frèresses », en arabe les khouanjias. Mais le rire se figea lorsqu’on vit les « frèresses » et les barbus prendre progressivement le contrôle de la société civile, déclencher une atroce et interminable guerre civile en Algérie (200 000 morts), inventer la bombe vivante qui a New York, Bali, Aden et Jérusalem sème le deuil et la ruine qu’on sait.
Djamila et ses copines ne sont sûrement pas des poseuses de bombes, mais elles portent leurs uniformes. Sans le vouloir peut-être, elles les recrutent. Tous les voiles ne sont pas des kamikazes, mais toutes les kamikazes sont des voiles. Est-il urgent de les imiter ne serait-ce que dans leur costume ? Les musulmans les plus rigoureux, dans l’entre-deux-guerres et au-delà, incitaient leurs filles à se dévoiler, à s’occidentaliser. Ils savaient que le futur ne serait fécond qu’en se mettant à l’école de l’Europe, comme jadis l’Europe s’est épanouie en s’inspirant de l’Islam. Les intégristes eux, entendent combattre, chasser, détruire l’Occident. Ils le disent, ils le font. Djamila en portant leur uniforme, nous envoie ce message : je vous refuse, je ne veux pas vous ressembler, mon modèle, symbolisé par mon vêtement, réside à Médine au 1er siècle de l’ère hégirienne.
Il faut que Djamila comprenne qu’elle se trompe, qu’on l’a trompée. Qu’elle cause bien des tourments aux siens, car quand il la voit ainsi déguisée le Français pense : « Ils sont tous dangereux. » Le job comme l’appartement seront alors hors d’atteinte. Tes croyances, Djamila, garde-les dans ton cœur, ne les galvaude pas dans le métro et à la télévision. Jette cet uniforme de mauvaise augure, remplace-le, à la rigueur, par le foulard de tes grand-mères. Et, Djamila, tu n’as pas le droit de dire : je ne suis soumise à personne, seulement à Dieu. Car, Djamila, notre Coran, notre Torah, notre droit canon s’appelle ici Constitution, code civil, code pénal. C’est au droit que tu dois te soumettre. Car, l’aurais-tu oublié Djamila, nous vivons en France, chez les Français. Et, Djamila, si ton voile recouvre entièrement ton visage, comment peut-ont identifier ta citoyenneté ? Il y aurait alors les citoyens avançant à visage découvert dans un contrat social volontaire et librement consenti. Et puis il y aurait toi et tes consœurs ou ceux (qui sait, après tout ?) qui jouiraient du privilège d’évoluer en société dans une tenue qui leur garantisse l’incognito, comme durant cette brève période exceptionnelle de transgression qu’est le carnaval. Si un demandeur étranger refuse l’obligation administrative de décliner son identité vérifiable, c’est alors tout simplement de la triche. Il y a rupture de l’égalité républicaine. Celles et ceux qui viennent en France auront la chance d’évoluer dans un pays où les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits. Notamment le droit d’évoluer à l’air libre, de jouir de leur autonomie physique, intellectuelle et morale, prélude à un monde libre. A présent, Djamila, c’est à toi de jouer….Mais il faut que tu saches aussi que la candeur démocratique ne se fera peut-être pas posséder par l’imposture car tous les Français ne siègent pas à l’Assemblée. D’un autre côté si par hasard ou par lâcheté, le gouvernement t’autorisait à porter la burqua, je reste certain que tu aurais très rapidement des petits camarades : dans les manifestations et sur les photos des radars.